Le gouvernement japonais s’apprête à dévoiler un plan de relance de l’économie d’une ampleur limitée par le poids de la dette. L’ensemble des mesures doit être officiellement rendu public le 29 août, avant sa présentation au Parlement. Leur coût devrait avoisiner les 8 000 milliards de yens (49 milliards d’euros).
Selon la presse nippone, des aides iraient aux petites et moyennes entreprises (PME), à l’agriculture et à la pêche, premières victimes de la hausse des prix des matières premières. Des réductions sur les péages d’autoroutes sont envisagées de même que des efforts diplomatiques pour sécuriser les voies d’approvisionnement en ressources énergétiques, le gaz et le pétrole essentiellement. Des mesures pour le développement des énergies renouvelables et des technologies d’économie d’énergie pourraient être décidées.
Tokyo compte aussi agir pour que les employés à temps partiel puissent obtenir plus facilement des postes à durée indéterminée et pour améliorer l’accès aux soins des personnes âgées.
CONSOMMATION EN BERNE
Le plan intervient alors que le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,6 % au deuxième trimestre – conséquence d’une baisse des exportations et d’une consommation en berne – et que rien n’indique un retournement prochain de la conjoncture. C’est dans ce contexte, que le premier ministre Yasuo Fukuda a pris l’engagement de veiller à « améliorer le quotidien » des Japonais, après avoir déjà remanié son gouvernement le 2 août.
Le plan de relance s’inscrit dans cette logique, mais son financement fait déjà l’objet de vifs débats. Les tenants de la rigueur budgétaire, dont font partie les ministres en charge des finances et de l’économie, plaident pour un retour à l’équilibre de la balance primaire (les revenus fiscaux déduits des dépenses, hors service de la dette) d’ici à 2011 et pour une réduction de la dette, qui atteint 180 % du PIB.
Hidenao Nakagawa, influent cacique du Parti libéral démocrate (PLD) au pouvoir, a fait part le 24 août de son opposition à l’émission de bons du gouvernement pour financer la relance.
Le plan semble d’un montant relativement modeste en comparaison de ceux adoptés dans le passé, comme en 2001 quand le premier ministre Junichiro Koizumi avait pris des mesures d’un total de 14 800 milliards de yens (91 milliards d’euros). Il devrait être financé par une utilisation des réserves du budget de l’exercice fiscal 2008, de l’excédent dégagé au terme de l’année fiscale 2007, voire par son inscription partielle au budget 2009. Ces recours pourraient pourtant se révéler insuffisants et obliger le gouvernement à user des émissions de bons.
Taro Aso, secrétaire général du PLD, plaide en ce sens. A l’approche des élections législatives programmées pour septembre 2009, qui pourraient le voir succéder à M. Fukuda, il souhaite, lui, une hausse des dépenses et une relance des investissements dans les travaux publics.
Philippe Mesmer
lemonde.fr