Le Japon a annoncé jeudi qu’il comptait prolonger sa mission navale d’aide logistique à la coalition internationale sous égide américaine en Afghanistan, au lendemain de la mort d’un travailleur humanitaire japonais enlevé par les talibans.
Une polémique sur les causes du drame s’est ouverte entre l’association qui employait le jeune homme et le gouvernement japonais.
Le gouvernement a annoncé qu’il soumettrait prochainement un projet de loi au Parlement pour permettre aux navires japonais de continuer à ravitailler en carburant la coalition dans l’Océan Indien. Le mandat de la mission arrive à échéance en janvier.
«Tous les pays redoublent d’efforts pour combattre le terrorisme et assurer une stabilité interne» à l’Afghanistan, a souligné le porte-parole du gouvernement, Nobutaka Machimura, lors d’une conférence de presse.
«Si le Japon abandonne la ligne de front, il ira dans une direction totalement opposée à celle de la communauté internationale», a-t-il ajouté.
L’opposition, majoritaire au Sénat, tentera probablement d’empêcher la reconduction de la mission. Elle avait réussi à l’interrompre l’an passé pendant quelques mois.
Mais la coalition au pouvoir possède une confortable majorité à la Chambre des députés qui lui permet de passer outre en votant un texte à la majorité des deux tiers.
Kazuya Ito, un agronome de 31 ans dont le corps a été retrouvé criblé de balles mercredi en Afghanistan, travaillait pour Peshawar-kai, une association japonaise dirigée par le médecin Tetsu Nakamura.
M. Nakamura a annoncé devant la presse que tous les Japonais de l’association quitteraient l’Afghanistan dans les jours qui viennent.
Selon lui, la mort de M. Ito «pourrait être liée aux mouvements des forces d’auto-défense», le nom de l’armée japonaise. Outre la mission navale en cours, l’envoi éventuel de troupes au sol a été évoqué par le gouvernement, qui a rejeté les accusations de M. Nakamura.
«Personne ne nous a dit que les sentiments envers les Japonais se détérioraient», a souligné le porte-parole gouvernemental.
Agence France-Presse
Tokyo