Tokyo (awp/afp) – Le président de la plus importante fédération patronale japonaise a souhaité lundi que le Premier ministre de centre-gauche Naoto Kan démissionne pour permettre la constitution d’une grande coalition gauche-droite afin de remettre le pays d’aplomb.
« La nation doit être unie pour se relever du séisme du nord-est » survenu le 11 mars, a insisté devant la presse Hiromasa Yonekura, patron du Nippon Keidanren.
« Je voudrais que le Premier ministre se sacrifie pour la reconstruction en ouvrant la voie à une grande coalition », a-t-il ajouté.
M. Yonekura mêle ainsi sa voix à un concert d’appels à la démission rapide de M. Kan, sur fond de divergences entre les deux chambres du Parlement et de vives tensions au sein de la formation au pouvoir.
Le Parti démocrate du Japon (PDJ) de M. Kan est divisé, alors que ce dernier vient de survivre à une motion de défiance à la chambre basse en laissant entendre qu’il partirait une fois accomplis certains progrès tangibles dans le traitement de la catastrophe du 11 mars.
Le flou entretenu sur le moment de ce départ annoncé a renforcé le fractionnement du parti présidé par M. Kan, donnant du mordant à l’opposition qui contrôle le Sénat depuis un an et trépigne pour revenir au pouvoir.
Les spéculations sur la date de démission du chef du gouvernement et les conciliabules pour la mise en place d’une grande coalition avec le Parti libéral démocrate (PLD, droite) et d’autres formations se multiplient depuis la fin de la semaine dernière.
Selon M. Yonekura, une telle grande coalition devrait cependant être temporaire, jusqu’à la fin de cette année au plus tard, afin de lancer des mesures législatives indispensables pour la reconstruction du pays ravagé par un séisme et un tsunami géants et par un accident nucléaire à Fukushima.
Un autre grand patron, Yasuchika Hasegawa, président de l’Association japonaise des chefs d’entreprise, a déclaré dans un discours rapporté par la presse qu’un éventuel gouvernement de coalition devrait se concentrer sur une gamme étroite de dispositions, dont une deuxième rallonge budgétaire pour l’exercice 2011-2012 et une réforme globale de la sécurité sociale.
rp -(AWP / 06.06.2011 15h01) – Article original sur romandie.com