Le ministre des Finances japonais a haussé le ton jeudi face à la récente flambée du yen, un autre responsable du ministère laissant entendre que le Japon pourrait intervenir sur le marché des changes à tout moment pour calmer l’ascension de la monnaie nippone.
La tendance haussière de la devise japonaise « est loin de refléter les fondamentaux économiques réels », a déclaré dans la matinée le gardien des deniers publics, Yoshihiko Noda.
« Il serait inquiétant que cette tendance se poursuive », a-t-il ajouté, laissant planer la possibilité d’une intervention.
Alors qu’il dépassait il y a quelques jours les 80 yens, le dollar est récemment tombé sous les 79 yens et l’euro est passé dans le même laps de temps de quelques 115 yens à 111 yens environ.
Ces fortes variations pénalisent les industriels nippons sur les marchés extérieurs, d’autant qu’ils souffrent encore des conséquences du séisme du 11 mars et de l’accident nucléaire subséquent.
Bien que le gouvernement s’inquiète ouvertement de la cherté du yen et que les acteurs du marché aient craint un geste des autorités lorsque le dollar comme l’euro a brièvement rebondi jeudi, la probabilité d’une intervention japonaise reste encore perçue comme faible.
Beaucoup estiment que la menace verbale est encore contenue et que le gouvernement nippon (qui était intervenu unilatéralement le 15 septembre dernier et avec les pays du G7 une semaine après le séisme du 11 mars) est conscient qu’une nouvelle action pourrait ne pas avoir beaucoup d’effet.
Face aux fluctuations du yen, un haut fonctionnaire du ministère des Finances a toutefois prévenu: « il est faux de penser que nous n’interviendrons pas tant que nous ne disons pas que nous allons prendre des mesures décisives », a-t-il déclaré à l’agence Dow Jones Newswires.
En l’absence de propos clairs, les rumeurs vont bon train sur les marchés, dont une assurant que la banque centrale du Japon a effectué des vérifications de taux, une technique de dissuasion souvent utilisée avant de passer à l’acte, pour démontrer que les fonctionnaires surveillent de près les mouvements des devises.