Les flux commerciaux expliquent les nouvelles relations entre Tokyo et Pékin, au détriment de Washington.

Le poids de l’économie chinoise dans le monde en général et en Asie en particulier ne cesse de se renforcer. Dernière manifestation en date : la Chine est devenue le premier client du Japon en 2009. Les chiffres du ministère japonais des Finances montrent en effet que les exportations à destination de la Chine sont passées pour la première fois devant celles en direction des États-Unis.

La vitalité de l’économie chinoise, comme celle d’autres pays émergents d’Asie, est en effet pour beaucoup dans la progression plus forte que prévue des exportations japonaises. Celles-ci ont augmenté de 12,1 % en décembre par rapport à l’année précédente. Or, les exportations vers la Chine ont bondi de près de 43 %, le chiffre étant de 31 % pour l’ensemble de l’Asie. À l’inverse, les exportations à destination des États-Unis ont baissé de 7,1 % par rapport à décembre 2008, où elles n’étaient déjà pas au plus haut.

Les lobbys écrivent à Clinton
La Chine a ainsi reçu près d’un cinquième des exportations japonaises, avec une forte croissance pour les biens d’équipement et autres produits alimentant la machine industrielle chinoise. La Chine importe ainsi deux fois plus de produits chimiques (une hausse de 98,5 % sur un an) et quatre fois plus de semi-conducteurs (hausse de 49,5 %) du Japon que les États-Unis. La demande chinoise pourrait cependant freiner cette année, avec les mesures prises par Pékin pour éviter une surchauffe de son économie.

Ce poids économique croissant de la Chine semble se traduire au niveau politique avec un net réchauffement des relations entre Tokyo et Pékin ces derniers mois, au détriment de « l’allié américain ». Mais si cette formidable poussée de l’économie chinoise sert l’excédent commercial japonais, elle a aussi son revers pour Tokyo qui devrait perdre cette année – ou au plus tard l’an prochain – son statut de deuxième économie mondiale au profit de son insatiable et grand voisin.

Au même moment, la pression des lobbys industriels américains sur l’Administration Obama pour porter le fer contre la Chine se renforce. Dans une lettre envoyée notamment à Hillary Clinton, plusieurs organisations professionnelles américaines ont appelé à prendre des mesures, après de nouvelles directives de Pékin favorisant les technologies nationales sur les marchés publics chinois.

Selon ces 19 organisations, ces nouvelles règles visent à promouvoir des « champions nationaux » et à mettre sur la touche les entreprises étrangères. Le tout sur fond d’af faire Google et alors que de nombreux experts prédisent de sérieux affrontements commerciaux entre la Chine et les États-Unis, surtout en cette année électorale sensible aux États-Unis avec les midterms.

[Source : Le Figaro.fr->http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/01/28/04016-20100128ARTFIG00554-la-chine-premier-client-du-japon-.php]

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