{{L’enfant terrible du sumo, le grand champion mongol Asashoryu, a annoncé jeudi son retrait de la compétition, à 29 ans, après un énième scandale qui éclabousse ce sport millénaire.}}

Le yokozuna (grand champion), de son vrai nom Dolgorsuren Dagvadorj, a pris sa décision à la suite de la révélation dans les médias de sa participation à une bagarre à Tokyo après une soirée très arrosée.

« {Je prends ma retraite} », a annoncé Asashoryu, très ému devant les caméras de télévision. « {Je ressens une lourde responsabilité en tant que yokozuna, pour avoir causé des problèmes à tant de monde} », a-t-il dit, en essuyant des larmes à plusieurs reprises.

Le sumotori d’1,85 m pour 152 kg, qui avait apparemment consommé beaucoup d’alcool dans une boîte de nuit de la capitale, est soupçonné d’avoir cassé le nez d’un client lors d’une bagarre le 16 janvier vers 04H00 du matin.

Selon la police, Asashoryu serait finalement parvenu à un compromis avec la victime, qui aurait décidé de ne pas porter plainte.

Avant sa conférence de presse, Asashoryu avait comparu devant le conseil d’administration de l’Association japonaise de sumo (AJS).

« {Il semblait résigné à offrir sa démission à cause d’une conduite inexcusable et le conseil l’a acceptée} », a déclaré le président de l’AJS, Musashigawa, cité par l’agence Kyodo.

« {Je veux présenter mes excuses à tous les fans et à la personne blessée dans l’incident. Nous allons oeuvrer ensemble pour nous assurer que cela ne se reproduise pas} », a-t-il ajouté.

Après sa 25e victoire au tournoi d’hiver le mois dernier à Tokyo, Asashoryu, dont le nom japonais signifie « dragon bleu du matin », est devenu le troisième plus grand champion de l’histoire du sumo en nombre de victoires, derrière Taiho (32 victoires) et Chiyonofuji (31).

Mais son talent incontesté n’a jamais réussi à lui faire obtenir les faveurs du public, qui lui reprochait d’être méprisant et d’avoir un comportement souvent trop vulgaire pour le sport traditionnel japonais.

Dès le début de sa carrière, ce redoutable lutteur a été un habitué des journaux à scandales.

Lors d’un tournoi en 2003, il avait été disqualifié pour avoir tiré les cheveux de son compatriote Kyokushuzan. Il avait ensuite poursuivi la bagarre avec le sumotori dans les vestiaires et avait été accusé d’avoir brisé un rétroviseur de sa voiture.

En 2007, il avait échappé de peu à la radiation, mais avait écopé d’une suspension de quatre mois pour avoir prétexté une blessure à une jambe afin d’éviter une tournée caritative au Japon avec les autres lutteurs.

Mais une fois de retour en Mongolie, il avait été montré à la télévision en train de disputer un match de football, ce qui avait rendu furieux ses supporteurs au Japon et l’avait contraint à faire des excuses en direct sur les chaînes nippones.

L’été dernier, Asashoryu avait également été réprimandé par l’AJS pour avoir joué au golf avec d’autres lutteurs mongols, à la veille de l’ouverture du tournoi d’été, au lieu de s’entraîner, comme l’exige l’éthique du sumo.

Son absence sur les rings va assurément retirer de l’intérêt et du piment à la compétition.

Son compatriote et rival, Hakuho (« grand oiseau blanc »), un colosse de 1,92 mètre et 154 kg, est lui très apprécié au Japon pour sa discrétion et sa gentillesse. Il demeure désormais, à 24 ans, le seul yokozuna en compétition, grade le plus élevé de la hiérarchie du sumo.

L’image du sumo, déjà en proie à une crise des vocations, a été ternie ces dernières années par une série de scandales portant sur des accusations de matches truqués, de consommation de drogue et de bizutages violents.

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Source : Gilles Campion, AFP->

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