{{La Commission soutient l’interdiction du commerce international du poisson.}}
Espérée ou redoutée, la décision était attendue avec anxiété. La Commission européenne a proposé, hier, de soutenir le classement du thon rouge parmi les espèces menacées d’extinction et donc d’en interdire le commerce international.
Assurant rechercher un équilibre entre les intérêts économiques et la préservation des ressources en déclin depuis dix ans, elle suggère toutefois que la mesure soit différée de douze mois, le temps de restructurer le secteur.
Elle proposerait, en outre, d’exempter de la mesure les pêcheries artisanales, qui continueraient d’écouler leurs prises sur le marché européen. In fine, seuls les thoniers senneurs – navires usines responsables de la surpêche – seraient visés, soit 28 bateaux en France, employant 1 000 marins et dont dépendent autant d’emplois indirects.
En septembre, déjà, la Commission avait émis une proposition du même ordre, laquelle n’avait pas obtenu la majorité nécessaire parmi les États membres. Entre-temps, la donne a changé.
Il y a trois semaines, la France se prononçait en faveur de l’inscription du thon rouge à l’annexe I de la convention internationale sur les espèces sauvages (Cites), organisation affiliée à l’ONU chargée de la protection des espèces en danger.
Dans la foulée, l’Italie proposait un moratoire visant à suspendre, pendant un an, cette pêche, très pratiquée en Méditerranée. Lundi, l’Espagne a fini de faire pencher la balance en se déclarant favorable à une telle décision. Reste qu’elle n’est pas encore actée, quand Malte et Chypre ont, pour leur part, décidé de s’y opposer.
Ce sera, quoi qu’il en soit, à la prochaine assemblée générale de la Cites, prévue en mars, que reviendra la décision finale. Le Japon, destinataire de 80 % des thons rouges capturés dans le monde, devrait user de toute son influence pour s’y opposer.
[Source : L’Humanité->