Le Japon a confirmé mardi l’existence de pactes secrets avec les Etats-Unis durant la Guerre froide qui permettaient la présence de bateaux avec des armes nucléaires dans ses ports. Pendant des décennies les gouvernements japonais avaient nié la réalité de ces accords.
Les révélations sont venues après une longue étude menée par une commission d’enquête désignée par le nouveau Premier ministre japonais Yukio Hatoyama, qui avait promis plus de transparence et de démocratie lors de son accession au pouvoir en septembre 2009.
Les six membres de la commission d’enquête ont épluché quelque 4.000 dossiers et ont confirmé l’existence de trois pactes.
La commission d’enquête a entre autres reconnu que Tokyo et Washington avaient des accords secrets permettant aux USA d’utiliser les bases militaires au Japon sans demander l’accord préalable des Japonais en cas d’urgence lors de la guerre de Corée (1950-1953).
Même si l’annonce a été vue comme un pas en avant vers plus de transparence, des survivants des attaques des bombes atomiques de Nagasaki et d’Hiroshima ont regretté que ces pactes aient été tenus secrets durant toutes ces des années.
« Pendant que les gouvernements antérieurs répétaient que le Japon avait été le seul pays à avoir eu à affronter une attaque atomique sur son sol, ces mêmes gouvernements permettaient secrètement la présence d’un arsenal nucléaire dans l’île » a déclaré Sunao Tsuboi, président d’une association des survivants des attaques à l’arme atomique.
« Il est regrettable d’avoir caché de tels faits à l’opinion publique durant de si nombreuses années, et ce, même après la fin de la guerre froide » a reconnu le ministre des Affaires étrangères Katsuya Okada au cours d’une conférence de presse.
« C’est une bonne nouvelle pour la démocratie japonaise, après des années de mensonge » s’est quant à lui réjoui Koichi Nakano, professeur de sciences-politiques à l’université Sophia de Tokyo.
Un ancien membre du ministère des Affaires étrangères avait confié il y a quelques mois à l’Associated Press que la révélation de ces accords aurait pu créer des émeutes dans l’île, notamment dans les années 1960 quand le sentiment anti-américain était répandu dans l’île.
[Source : Nouvelobs.com->http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/international/asiepacifique/20100310.FAP3106/asiepacifique/]