Après avoir surmonté l’une des plus graves récessions de son histoire, l’économie japonaise reste encore fragile, en proie à la déflation, à une énorme dette publique et à une consommation intérieure anémiée.
Il n’y a pas que la Grèce qui marche sur la corde raide. Le Japon est lui aussi très endetté, il est même le pays le plus endetté du monde. Cette année, les déficits publics devraient dépasser 200% du produit intérieur brut. Et pourtant, le gouvernement japonais a, une fois de plus, choisi de relancer la deuxième économie du monde au fond du trou, à coup de dépenses sociales, au profit de sa population vieillissante et de cadeaux fiscaux.
Pour les experts, si le pays du Soleil levant n’émettait pas de nouveaux bons du Trésor, il serait en faillite avant même 2011. Pas si sûr. Car le point fort du Japon est que sa dette est, à plus de 93%, détenue par des investisseurs japonais, notamment la Banque de la Poste du Japon. C’est pourquoi, le risque de défaut est faible avec un tel excédent des comptes courants. Concrètement, Une crise comme celle que traverse actuellement la Grèce semble donc improbable au Japon tant que l’argent coule à flot.
En revanche, le vrai danger est la poursuite de la déflation. Car lorsque les voyants sont au rouge, les Japonais ne dépensent pas, ce qui en retour aggrave le risque de déflation. Et la poursuite de la déflation signifie aussi moins de rentrées d’impôts et plus de dépenses pour relancer l’économie, ce qui peut avoir pour conséquence un alourdissement de la pression fiscale, qui à son tour pèserait sur la demande et renforcerait la déflation. Un cercle vicieux qui mérite un sérieux plan de relance.
Le Premier ministre, Yukio Hatoyama, doit annoncer les détails de son programme en juin. Les Japonais les attendent avec impatience.
[Source : l’expension.com->http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/le-japon-pays-le-plus-endette-du-monde_230392.html]