Steve Jobs est décédé mercredi 5 octobre à l’âge de 56 ans des suites d’un cancer du pancréas. A l’occasion de la disparition du charismatique cofondateur d’Apple, focus sur l’accueil que les Japonais ont réservé à l’un de ses bestsellers : l’iPhone.
Lors de son arrivée en 2008 dans l’Archipel, peu croyait l’iPhone capable de s’imposer sur le marché nippon comme il avait su le faire en Europe ou aux Etats-Unis. Trois ans et six millions de ventes plus tard, force est de reconnaitre qu’ils avaient tort. Une courte promenade dans les rues de Tokyo ou dans son métro suffit pour le constater : les Japonais ont abandonné leurs traditionnels « keitai » (téléphones à clapet typiques du Japon) au profit du gadget à la pomme à qui, décidément, personne ne résiste.
C’est Softbank, troisième opérateur du pays et figure de petit poucet comparé aux géants NTT Docomo et KDDI, qui avait accepté de casser sa tirelire pour obtenir l’exclusivité de la distribution du téléphone d’Apple. Il a enregistré l’arrivée de 100 000 nouveaux clients dans le mois qui a suivi le lancement. Mais ce démarrage canon est à mettre en perspective puisque les ventes ont largement chuté par la suite. Un sondage mené par iShare en 2008 montrait que 91% des Japonais ne comptait pas acheter d’iPhone. Pourquoi ? Pas de tuner TV, une résolution d’image trop faible et un écran tactile qui n’a pas séduit d’emblée. Softbank a donc cassé les prix, bradé son bijou pour mieux l’imposer et a bénéficié de l’arrivée d’une nouvelle version plus proche des attentes des consommateurs. Finalement, si l’iPhone 3G et 3GS n’ont jamais vraiment convaincu, l’iPhone 4 s’est taillé la part du lion. Il représentait 72% des ventes de smartphones au Japon en 2010.
Et son successeur est attendu de pied ferme. Le site internet de l’Apple Store de Shibuya était le premier a annoncé sa mise en vente, avant même sa présentation officielle. L’iPhone 4S débarquera le 14 octobre dans un contexte de concurrence exacerbée. Alors que le marché japonais du téléphone mobile est déjà au bord de la saturation, ils seront désormais deux opérateurs à le distribuer : KDDI et Softbank.