Le CEATEC (Combined Exhibition of Advanced Technologies), salon high-tech de Tokyo-Chiba, s’est tenu du 4 au 8 septembre. 586 entreprises venant de 18 pays ont présenté leurs dernières innovations devant plus de 172 000 visiteurs. Voilà ce qu’il ne fallait pas rater.
Le coup de cœur : HAL, un robot qui vous veut du bien
Un exosquelette japonais baptisé HAL peut faire remarcher les handicapés. Encore à l’état de prototype (déjà très avancé), il leur fournira bientôt une assistance au quotidien. Le stand de l’entreprise qui le développe a attiré autant de curieux que d’admirateurs.
Des paraplégiques qui parviennent à faire quelques pas, des personnes très âgées dans leurs escaliers sans canne ni rampe, de chétifs ouvriers levant des charges de 70 kilos à bout de bras. Ces scènes improbables devraient bientôt se banaliser à Tsukuba au Japon. C’est dans cette ville à une heure de Tokyo que la société japonaise Cyberdyne développe et commercialise déjà HAL (Hybrid Assistive Limb), un membre d’assistance hybride. HAL est un exosquelette motorisé, une sorte d’armure robotique qui aide aux déplacements et décuple la force. Il se déploie sur les membres et le dos et devient une véritable doublure musculaire. Mieux, c’est un exosquelette neuro-moteur puisque directement commandé par le cerveau. Ses capteurs posés sur la peau détectent les ordres transmis par les nerfs et les traduisent en mouvements. Il suffit alors de penser pour bouger et l’usager bénéficie d’une mobilité encore jamais atteinte par la technologie. « Ce sera une révolution », assure le professeur Yoshiyuki Sankai, le créateur d’HAL.
Lève-toi et marche
Lancé en 2008 et lauréat à Paris du forum NetExplorateur début 2011, le projet de Cyberdyne est arrivé à maturité. Toujours en finalisation, HAL a déjà fait son entrée dans le quotidien des handicapés et des personnes âgées. Le jeune Yuichi Sato se déplace dans un fauteuil roulant depuis sept ans. « HAL m’a rendu mes jambes », prétend-il. Dur à croire jusqu’à le voir se lever et déambuler une fois ses muscles artificiels enfilés. La démarche est certes hésitante mais Yuichi marche bel et bien.
Loué 1500 euros par mois à certaines maisons de retraite, HAL ravit là-aussi ses utilisateurs. Atsuki Honda, 83 ans, teste le robot depuis six mois. Malgré les 23 kilos de surcharge, il se déplace bien mieux avec que sans. HAL est aussi un outil précieux pour le personnel médical. « Avec l’exosquelette je peux porter les patients facilement et sans risque pendant les soins ou la toilette », explique l’infirmier Hiro Fukoda. Les conséquences pour l’indépendance des personnes à mobilité réduite d’une telle innovation promettent d’être bouleversantes. Particulièrement dans les sociétés vieillissantes du Japon ou de l’Europe.
L’armée, l’industrie puis le civil
Initialement HAL n’a pas été développé dans un but d’assistance médicale mais dans un objectif industriel et Cyberdyne ne l’a pas oublié. La firme nippone prévoit d’ailleurs des prototypes pour les ouvriers. Il est franchement difficile de trouver un domaine qui ne trouverait pas d’application à HAL. L’armée, le secourisme, les forces de l’ordre d’abord, puis l’industrie, la manutention, les loisirs. Enfin, ultime étape de la diffusion, la possibilité pour le commun des mortels de se transformer en Iron Man. La technologie n’en est pas encore là mais HAL franchit incontestablement une étape importante. La question de l’énergie reste néanmoins cruciale pour son développement de masse. Pour le moment, la batterie confère à l’appareil une autonomie de 2h40. C’est bien la seule chose qui semble encore limiter HAL.
Conséquences de Fukushima : les panneaux solaires à l’honneur
L’accident nucléaire de Fukushima et ses conséquences ont largement influencé les constructeurs cette année. Alors que le Japon manque toujours d’électricité, les panneaux solaires étaient présents sur les stands de tous les grands constructeurs. Certains ont tenté de maximiser leur rendement, d’autres d’optimiser leur forme. C’est ainsi que l’on a pu voir des prototypes de panneaux solaires transparents chez 3M ou flexible chez TDK. Une chose est sûre : les énergies vertes sont définitivement devenues une priorité.
Des écrans, encore des écrans, toujours des écrans !
Bien entendu, le CEATEC regorgeaient d’écrans, de toute taille, toute résolution et même toute forme.
Le plus impressionnant, celui qui a reçu la récompense des Medias présents au salon, c’est le Regza 55X3 de Toshiba. C’est le téléviseur vedette du CEATEC puisqu’il dispose à la fois de la très haute définition et de la 3D sans lunette. L’affichage 2D offre une définition 4K, 3840×2160 pixels, quatre fois plus qu’avec un écran Full HD classique. Le rendu est sublime. Même collé à l’écran, on continue de chercher le pixel, quasi-invisible. La qualité de l’affichage 3D est moins convaincante car encore très limité et loin des performances des télés 3D à lunettes. Pour en profiter pleinement, il faut se positionner parfaitement dans un des neuf angles de vision proposés et à une distance bien précise, sinon l’image se dédouble. Cette fonctionnalité gagnerait à être encore améliorée avant le lancement commercial du Regza 55X3, d’ici la fin de l’année pour un prix minimum d’un million de yens (10 000 euros).
Les insolites :
Aquos propose un écran transportable sur batterie. Equipé d’une poignée et d’un pied, pour un poids total fort acceptable, plus besoin de mettre pause : continuez de regarder votre film en vous promenant partout.
L’écran plat pourrait déjà être dépassé ! Mitsubishi présentait un écran sphérique composé de nombreuses tuiles OLED. Le nom de cet écran de 2,7m de diamètre ? Diamond Vision. Il faudra suivre de très près son développement.
La 3D, avec ou sans lunettes ?
Avec pour encore un certain temps. Aucun écran 3D sans lunette n’a vraiment convaincu, c’est une technologie qui est encore en rodage. Par contre les affichages 3D avec lunettes se sont eux largement améliorés. Il y a eu un nivellement technique entre les différentes marques, tous les effets sont véritablement crédibles. Surtout, un cap a été franchi en ce qui concerne le confort de vision, les yeux s’adaptent mieux qu’avant à cet affichage qui, auparavant, pouvait déclencher de vilaines migraines.
Tristan Lavier correspondant Japon-Infos à Tokyo
Et bien sûr, qui dit « salon » dit forcément « hôtesses »… Voici une sélection des plus charmantes demoiselles présentes sur les stands du CEATEC 2011.