Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, va participer au sommet Asie-Europe (Asem) les 4 et 5 octobre à Bruxelles, afin d’aborder la question des rapports avec une Chine à la puissance ascendante. Le chef du gouvernement de centre-gauche, qui n’avait pas prévu ce déplacement au départ, partira dès dimanche de Tokyo pour participer aux réunions lundi et mardi, ont annoncé des responsables nippons.
Les autorités japonaises étudient la possibilité de mettre en place, à Bruxelles en marge de l’Asem et « si les conditions sont réunies », une rencontre entre M. Kan et son homologue chinois, Wen Jiabao, a déclaré le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshito Sengoku, lors d’une conférence de presse.
La Chine a gelé les contacts de haut niveau avec le Japon après l’arraisonnement, le 8 septembre, d’un chalutier chinois par des patrouilleurs nippons près d’îlots de mer de Chine orientale revendiqués par les deux pays. MM. Kan et Wen ne se sont pas rencontrés en tête-à-tête pendant l’Assemblée générale de l’ONU la semaine dernière à New York, une occasion d’habitude propice à ce genre de rencontre.
Le Premier ministre japonais a décidé de se rendre à Bruxelles « car le Japon doit continuer de discuter avec les pays asiatiques et européens de la manière de construire une relation avec la Chine », a précisé M. Sengoku.
L’Asem, qui se réunit deux fois par an, regroupe les 27 pays de l’Union européenne, les dix membres de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (Asean), ainsi que la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Inde, le Pakistan et la Mongolie.
Depuis début septembre, le Japon et la Chine connaissent leur pire crise diplomatique en quatre ans à propos de la souveraineté s’exerçant sur des îles inhabitées, appelées Senkaku en japonais et Diaoyu en chinois, contrôlées de fait par les Japonais. Selon la presse et des maisons de commerce japonaises, Pékin a bloqué ses exportations de « terres rares », des ressources minérales stratégiques pour les secteurs de l’électronique et de l’automobile, comme mesure de rétorsion économique contre Tokyo.
Les douanes chinoises ont en outre allongé les délais d’inspection des marchandises en provenance ou à destination du Japon, affirment les journaux nippons.
Source: [AFP via leMonde.fr->http://www.lemonde.fr/depeches/2010/09/28/japon-naoto-kan-ira-au-sommet-asie-europe-pour-parler-de-la-chine_3214_236_43487054.html]