La Chine a relâché jeudi trois Japonais sur les quatre qu’elle interrogeait pour avoir pénétré sans autorisation dans une zone militaire et filmé des installations sensibles, a rapporté l’agence Chine nouvelle, en pleine crise diplomatique entre les deux voisins.

Les trois Japonais « ont été relâchés jeudi matin après avoir admis qu’ils avaient violé la loi chinoise », selon l’agence officielle.

Cette libération a été confirmée par Tokyo. L’ambassade du Japon à Pékin a de son côté indiqué avoir eu mercredi un accès consulaire aux quatre Japonais mais qu’elle ne savait pas qu’ils allaient être libérés. L’enquête se poursuit sur le quatrième Japonais, Sadamu Takahashi, interrogé pour avoir « filmé illégalement des installations militaires », a ajouté Chine nouvelle.

L’interpellation des quatre hommes a eu lieu alors que la tension était très vive entre Pékin et Tokyo, suite à l’arraisonnement, le 7 septembre, d’un bateau de pêche chinois en mer de Chine orientale, dans une zone contrôlée par le Japon mais revendiquée par Pékin.

Détenu au Japon pendant 16 jours, le capitaine chinois du chalutier a été libéré vendredi dernier, une décision prise par les autorités japonaises après de vives protestations de Pékin.

Dans l’intervalle, des négociants japonais de métaux rares ont affirmé avoir subi un embargo sur les exportations de la Chine de ces matières. Cet embargo, qui n’a jamais été confirmé par Pékin, a depuis été levé.

Ces métaux, dits « terres rares », servent de nombreuses industries de pointe, des iPods aux ampoules à basse consommation d’énergie, en passant par les éoliennes, les véhicules électriques et la fibre optique.

Le gouvernement japonais a promis jeudi d’aider ses entreprises à garantir leur approvisionnement et réduire leurs besoins en « terres rares.

« J’ai l’intention de prendre des mesures pour assurer un apport stable en terres rares », a promis le ministre nippon de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, Akihiro Ohata, lors d’une rencontre avec les dirigeants de la plus importante fédération patronale japonaise, le Nippon Keidanren, selon les propos rapportés par les médias.

La Chine assure à elle seule au moins 95% de la production mondiale de ces matières premières.

Lundi, le Japon a exigé le départ de deux navires envoyés par la Chine dans la zone disputée pour protéger ses marins après l’arraisonnement du chalutier. Très poissonneuse, cette zone est située autour d’îlots inhabités appelés Diaoyu en chinois et Senkaku en japonais, et se trouve au-dessus de fonds marins potentiellement riche en hydrocarbures.

Le ministre japonais des affaires étrangères, Seiji Maehara, a jugé mercredi que la Chine avait révélé « son vrai visage » lors de cette crise, la pire depuis les violentes manifestations antijaponaises qui se sont déroulées en Chine en 2006.

Source:[ AFP->

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