Le défenseur des dauphins Richard O’Barry, personnage principal du documentaire « The Cove, la baie de la honte », a boycotté mardi une rencontre organisée avec le maire du port japonais de Taiji, en dénonçant ce qu’il appelle une « farce ».
M. O’Barry, ex-dompteur de dauphins pour la célèbre série télévisée « Flipper le dauphin », avait pourtant fait le déplacement pour participer à ce débat sur la chasse aux dauphins dans l’hôtel de ville de Taiji avec le maire, Kazutaka Sangen, des membres du syndicat local des pêcheries et d’autres militants écologistes.
Mais il a brusquement décidé de repartir, après avoir accusé les organisateurs d’avoir rompu leur promesse en limitant l’accès de la presse et en l’empêchant d’avoir « un franc dialogue ».
En dépit de son absence, le débat s’est déroulé en présence de représentants de groupes de défense de l’environnement, comme Sea Shepherd, la Fondation Whaleman et le Fonds Mondial des Océans (World Ocean Fund).
Les organisateurs avaient invité la presse mais le grand public n’y avait pas été admis pour des raisons de sécurité.
« Nous avons notre propre culture. Il est nécessaire de respecter les traditions de chaque pays », a déclaré Shinichi Ryono, maire-adjoint de Taiji.
Scott West, membre de Sea Shepherd, lui a répondu: « Je comprends la tradition et la culture. Mais ce n’est pas parce que quelque chose se pratique depuis longtemps que cela en fait obligatoirement quelque chose de juste. »
Chaque année, de septembre à avril, les pêcheurs de ce port du centre-ouest du Japon capturent quelque 2.000 dauphins dans une baie fermée, dont certains sont vendus à des aquariums ou à des parcs d’attraction pour des spectacles marins, les autres étant tués pour être mangés.
Les pêcheurs japonais, qui chassent aussi la baleine, reprochent aux militants écologistes d’ignorer la tradition de la chasse aux cétacés pratiquée depuis des siècles dans l’archipel.
Le documentaire « The Cove, la baie de la honte », récompensé par un Oscar à Hollywood en mars, a été réalisé par Louie Psihoyos au moyen d’images chocs, souvent prises à la dérobée, en pleine nuit à Taiji.
Les mouvements nationalistes d’extrême-droite nippons ont vigoureusement protesté contre la diffusion au Japon de ce film accusé d’être antijaponais, en menaçant plusieurs cinémas qui l’ont finalement retiré de l’affiche. Seul un cinéma de Tokyo a pu le montrer en juillet au public nippon, sous la protection de la police.
Source: AFP