Ce mercredi, cinq anciennes « femmes de réconfort », selon les termes japonais ont manifesté comme tous les mercredis depuis 1992.
A l’occasion de ce millième rassemblement, les manifestants ont érigé une statue devant l’ambassade japonaise dans la capitale sud coréenne, pour commémorer le souvenir des souffrances subies par ces femmes. Cette statue représente une jeune fille en costume traditionnel coréen.
Les « femmes de réconfort » (200 000 d’après certains historiens) étaient contraintes de se prostituer pour l’armée et la marine impériale japonaises durant la Seconde Guerre mondiale. Le but de ce système était de garder le contrôle des hommes afin d’éviter les nombreux viols commis par les militaires de l’armée impériale dans les territoires conquis, et ce après les incidents de Nanjing. Le second objectif était de maintenir le moral des troupes et de les protéger des maladies vénériennes. Selon Yoshiaki Yoshimi, professeur à l’université de Chûô, les femmes provenaient de l’ensemble des territoires conquis comme les Philippines, l’Indochine, la Birmanie les Indes néerlandaises et Singapour mais en majorité de la Corée et de la Chine. Certaines d’entre elles furent également des prisonnières d’origine australienne ou néerlandaise.
Officiellement, il ne reste plus que 63 survivantes en Corée du Sud. «Je veux que le gouvernement japonais admette qu’il a fait quelque chose de mal et qu’il s’excuse sincèrement» a dit Kil, 83 ans, enlevée en Chine et transférée à Pyongyang alors qu’elle était âgée de 13 ans. Les victimes demandent également des indemnisations individuelles.
En 1993, Yôhei Kôno, secrétaire en chef du Cabinet, a publié une déclaration reconnaissant que l’état a joué un rôle dans ce programme de prostitution forcée et a proposé des excuses, mais le gouvernement japonais a toujours refusé de payer des dédommagements. Celui-ci a par ailleurs demandé le retrait de la statue au gouvernement coréen qui a refusé créant ainsi de nouvelles tensions entre les deux pays et ce, juste avant la visite au Japon du président sud coréen Myung Bak Lee.