Le Parlement japonais a adopté vendredi une rallonge budgétaire de 4.800 mds de yens (44 milliards d’euros) pour financer un nouveau plan de soutien à l’économie destiné à éviter la menace d’une récession.
La puissante Chambre basse, dominée par le parti au pouvoir du Premier ministre Naoto Kan, le Parti démocratique du Japon, l’emporte sur un vote hostile du Sénat, contrôlé par l’opposition, qui s’était prononcé plus tôt vendredi contre cette rallonge budgétaire, d’un montant de 4.800 milliards de yens.
Le plan, destiné à donner un coup de pouce à l’économie japonaise menacée par la déflation et la cherté du yen, prévoit des mesures de soutien à l’emploi ainsi qu’aux petites et moyennes entreprises, des dépenses pour le système de soins et pour développer les infrastructures.
Il s’agit du deuxième plan de relance de l’administration Kan depuis son arrivée au pouvoir en juin dernier.
L’exécutif de M. Kan s’est engagé à tout faire pour dégager des fonds sans recourir à l’émission de nouveaux bons du Trésor afin de ne pas creuser la dette publique niponne, déjà colossale (près de 200% du Produit intérieur brut, la proportion la plus importante parmi les pays développés).
L’état de l’économie japonaise contrarie ses ambitions.
Les prix à la consommation au Japon, hors produits périssables, ont baissé de 0,6% sur un an en octobre, leur 20e recul mensuel d’affilée, a annoncé vendredi le ministère des Affaires intérieures, laissant craindre une poursuite de la déflation pendant encore de longs mois.
Par ailleurs jeudi, le ministère des Finances avait annoncé que la hausse des exportations japonaises a nettement ralenti en octobre, faisant craindre pour la croissance du pays, largement dépendante du commerce international.
Les exportations ont augmenté de 7,8% sur un an, à 5.724 milliards de yens (50,7 milliards d’euros), soit presque deux fois plus lentement qu’en août et en septembre. Cette progression est la plus faible depuis le début de l’année.
Les analystes ont minimisé l’impact probable sur la croissance de la rallonge budgétaire votée vendredi, jugeant le gouvernement exagérément optimiste.
« L’impact de ces dépenses supplémentaires sera probablement trop faible pour être ressenti », a déclaré Toshihiro Nagahama, économiste en chef au Dai-Ichi Life Research Institute.
« Il est toujours possible que le produit intérieur brut du Japon se contracte » durant les deux trimestres à venir en raison du ralentissement des exportations, faisant sombrer la troisième économie mondiale dans la récession, a-t-il ajouté.
La rallonge budgétaire augmenterait la croissance japonaise en 2011 de 0,3 point au maximum, a estimé M. Nagahama, jugeant irréaliste la prévision gouvernementale d’une hausse de 0,6 point de pourcentage.
Le gouvernement avait approuvé en septembre un plan de relance de 915 milliards de yens destiné à créer quelque 200.000 emplois et à élever de 0,3 point le PIB, mais il avait été jugé insuffisant.
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