La Corée du Nord a officiellement annoncé vendredi dernier le lancement d’un satellite civil pour le centième anniversaire de la naissance du fondateur de l’État démocratique de Corée du Nord, Kim Il Sung né le 15 avril 1912. L’engin, baptisé « Kwangmyongsong-3 », devrait décoller de la station de Sohae (comté de Cholsan) à l’aide d’un vecteur militaire longue portée (« fusée » Unha-3) et être mis en orbite entre les 12 et 16 avril prochains.
Le gouvernement sud coréen a immédiatement réagi à cette annonce : Séoul dénonce un acte de provocation, susceptible de porter atteinte à la stabilité et à la paix dans la région et enfreignant la résolution no 1874 du Conseil de sécurité des Nations unies (condamnant les essais nucléaires nord-coréens du 25 mai 2009 et interdisant à la Corée du Nord de procéder à des lancements de satellites à l’aide de technologies militaires). Cette décision pourrait ruiner, une nouvelle fois, l’espoir d’une reprise des négociations sur la dénucléarisation de la Corée du Nord que laissait présager les récents accords (voir nos derniers articles). La diplomatie américaine – qui qualifie le geste nord-coréen comme « hautement provocateur »- s’active auprès des pays négociataires du traité de dénucléarisation et riverains de la Corée du Nord (dont le Japon), pour que ceux-ci fassent pression et obligent Kim Jung Un à faire marche arrière.
Tandis que Washington, Tôkyô et Séoul mettent en avant la résolution onusienne, la Corée du Nord ne donne aucun signe de changement d’orientation : au contraire, Pyongyang dénonce les déclarations les « forces hostiles » nord-américaines, sud-coréennes et japonaises et rappelle ses droits en tant qu’État souverain à exploiter pacifiquement l’espace (Daily Yomiuri, 19 mars 2012).