Le premier ministre japonais Naoto Kan, confronté à un parlement divisé et à des doutes quant à sa survie politique, a intensifié lundi sa campagne en faveur d’une hausse de la taxe sur la valeur ajoutée, une mesure selon lui vitale pour payer les coûts de protection sociale élevés dans une société vieillissante.
Les ministres clés de l’économie japonaise, qui s’exprimaient également à l’ouverture d’une séance du parlement, ont de leur côté promis d’imposer une discipline budgétaire, alors que le gouvernement a proposé un budget pour l’année fiscale 2011 marqué par des dépenses record de 92.400 milliards de yens (environ 820 milliards d’euros).
Naoto Kan a fait de la sécurité sociale et de la réforme fiscale ses priorités politiques et a prévenu dans son discours qu’il serait contraint de demander à sa population d’en « porter le fardeau » pour garantir un financement stable, ce qui implique une haussse future de 5% de la TVA.
Son gouvernement doit essayer de maîtriser la dette publique, qui représente dejà deux fois le PIB de quelque 5.000 milliards de dollar du Japon, sans toutefois pénaliser son économie, rétrogradée au troisième rang mondial, derrière les Etats-Unis et la Chine.
Mais même les objectifs budgétaires pour 2011-2012 sont loin d’être assurés.
Afin de faire passer les lois pour mettre ses mesures en application, Naoto Kan doit soit rassembler une majorité simple à la chambre haute avec l’aide de l’opposition, soit réunir une majorité des deux tiers à la chambre basse pour l’emporter sur la chambre haute.
« Des limites commencent à apparaître dans le cadre de la sécurisation de revenus plus importants pour la sécurité sociale sur la seule base de nos efforts existants », pouvait-on lire dans son discours préparé qu’il devait lire à l’ouverture de la session régulière du parlement.
« Chacun des législateurs, à la fois dans les partis au pouvoir et de l’opposition, est responsable de la réponse à ce problème majeur », ajoute-t-il.
Naoto Kan a indiqué que son gouvernement présenterait également les grandes lignes de la réforme de la fiscalité et de la protection sociale d’ici juin. Mais des analystes ont souligné qu’il n’était pas certain qu’il soit toujours en poste d’ici là.
[© 2011 – Reuters->http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE70N05I20110124]