Ce texte fait suite à nos articles précédents; il a été écrit le jour même de l’échec du lancement et évacue les informations relatives au dispositif de défense japonais qui s’est mis en place en temps et en heure, au suivi de la mise en place du vecteur sur sa rampe de lancement et aux différents « sacres » de la famille Kim (« éternels » secrétaires-généraux et autres présidents). Nous nous sommes intéressés au volet diplomatique, tel qu’il a été traité par le Daily Yomiuri, essentiellement centré sur la réunion du G8 à Washington et la perspective d’une saisine du Conseil de Sécurité des Nations unies. Cette décision sera probablement un des axes principaux de la riposte de la communauté internationale dans les jours à venir…
Le ministre des Affaires étrangères japonais, Koichiro Gemba, et la secrétaire d’État nord-américaine, Hillary Clinton, ont fait une déclaration commune à la presse (Washington, 10 avril 2012) au sujet de la crise nord-coréenne : « Nous sommes d’accord pour que la communauté internationale, ainsi que le Conseil de sécurité [des Nations unies], puisse prendre les dispositions nécessaires si la Corée du Nord mettait son projet de lancement de missile à exécution ». Cette intervention publique s’est tenue dans le cadre des préparations du sommet du G8 du 11 et 12 avril 2012 ; les deux déclarants ont clairement laissé entendre leur souhait qu’une décision commune condamnant Pyongyang soit prise par les membres du G8 et, si nécessaire, une saisie du Conseil de sécurité des Nations unies pour le vote d’une nouvelle résolution contre la Corée du Nord au motif d’une violation des résolutions 1718 et 1874 (portant sur la dénucléarisation de ce pays et le frappant de sanctions économiques et commerciales).
Le premier jour du sommet (11 avril), les ministres des Affaires étrangères ont « confirmé » que le lancement serait une « violation » des décisions du Conseil de Sécurité… En marge de la réunion, les ministres des Affaires étrangères japonais et russes (Sergey Lavrov) ont déclaré que leurs deux pays font « coopérer étroitement » sur ce dossier (sous-entendu au Conseil de Sécurité, où la Russie est représentée) et surtout promouvoir de nouvelles discussions au sujet des contentieux territoriaux opposant le Japon et la Russie (voir nos articles à ce sujet).
Rémy Valat (13 avril 2012) – Source: The Daily Yomiuri, 12 et 13 avril 2012