TOKYO — Le Japon a commencé lundi à fouiller un site de Tokyo à la recherche d’éventuelles victimes de la tristement célèbre Unité 731 chargée d’expérimenter des armes bactériologiques pendant la Deuxième Guerre Mondiale.
Le lieu, situé dans le quartier de Shinjuku (nord-ouest), accueillait autrefois une université médicale militaire et un centre de recherches de cette unité. Il se trouve à proximité d’un autre endroit où les crânes et les os d’une centaine de personnes avaient été exhumés en 1989 lors de travaux sur un chantier de construction.
Une ancienne infirmière de guerre, Toyo Ishii, a affirmé en 2006 qu’elle avait participé à l’inhumation de cadavres afin de les dissimuler à la vue des soldats américains qui avançaient en direction de la capitale après la capitulation du Japon en août 1945. Selon son témoignage, de nombreux restes humains ont été enterrés à proximité.
Les recherches, décidées en 2006 par le ministère de la Santé, n’ont pu débuter qu’après le relogement des résidents et la démolition des immeubles et parkings, qui s’étendent sur 3.000 m2.
Le Japon n’a pas officiellement reconnu les atrocités dont a été accusée l’Unité 731. Les historiens affirment que cette unité militaire, basée dans le nord-est de la Chine alors occupé par le Japon, a testé des armes bactériologiques et mené des expériences sur des prisonniers de guerre.
Selon les témoignages d’anciens combattants et de certains historiens, les chercheurs transmettaient à des cobayes humains des maladies comme le choléra ou la peste, procédaient à des vivisections ou bien encore pendaient leurs victimes par les pieds, les électrocutaient ou les maintenaient en hypothermie jusqu’à la mort.
Les autorités japonaises ont déclaré que les restes découverts en 1989 pourraient avoir en fait été composés de spécimens utilisés pour les cours de médecine, de squelettes datant de bien avant la guerre, mais aussi de victimes de la guerre, parmi lesquelles figureraient des étrangers.
Un responsable du ministère de la Santé a déclaré lundi à l’AFP: « Si nous trouvons des os humains, nous le signalerons à la police comme l’impose la loi. Nous informerons également le public des découvertes ».
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