Pour les amateurs francophones du manga japonais, le manga est une sorte de bande dessinée qui raconte une histoire, un récit, pour la plupart des cas en plusieurs volumes (appelés story-manga en japonais) dont les caractéristiques sont l’irrégularité relative de la mise en page, de la disposition et de la forme des vignettes dans la page.
Au Japon, il existe divers types de manga dont un qui respectait et respecte toujours la régularité au niveau de la disposition des cases, c’est le yon-koma manga (manga à quatre cases).
En effet, ce genre de manga existait déjà avant la guerre (il s’agit toujours de la seconde guerre mondiale quand les Japonais parlent d’avant guerre), le yon-koma manga a gardé cette forme qui peut toujours paraître archaïque de nos jours. Le yon-koma apparaît dans le journal chaque jour, et il montre une scène de la vie quotidienne d’une famille, ou sinon celle d’un salaryman (employé d’une société) dans son bureau. Il n’y a pas de grande aventure, pas d’intrigue et l’histoire peut durer sur plusieurs épisodes. Les relations entre les personnages n’évoluent pas non plus, et il est assez rare que des nouveaux personnages apparaissent. Le monde d’un yon-koma manga est relativement fermé et statique. L’un des manga les plus connus du Japon appartient même à ce genre, il s’agit de Sazae-san (sa popularité est due également à son adaptation en dessin animé). D’ailleurs, il est inconcevable de trouver un Japonais qui ne connaît pas ce manga alors que cela est beaucoup plus probable avec Dragonball ou Saint Seiya…
Le yon-koma manga est sa traditionnelle naration en 4 case.
(gauche: Sazae-san, Machiko Hasegawa ©Asahi Shimbun, milieu: Kobo-chan, Masashi Ueda ©Yomiuri Shimbun,droite: Tonari no Yamada-kun(les voisins Yamada), Hisaichi Ishii ©Asahi Shimbun)
Un nouveau courant de genre : le Moe yon-koma
Le yon-koma manga existe sous la forme telle que nous l’avons vue, dans les journaux quotidiens, mais il apparait aussi dans une autre forme de publications. Il s’agit des magazines spécialisés de yon-koma, et c’est là que le phénomène de Moe (le manga destiné à « consommer» des jeunes filles) a commencé à envahir et influencer le yon-koma. Les magazines de yon-koma existaient depuis longtemps, mais les yon-koma publiés ne différaient guère de ceux qui étaient dans les quotidiens. C’est, à partir des années 2000, qu’une sorte de nouveau yon-koma occupera de plus en plus de place dans les publications de ce style. On appelle cela le Moe yon-koma et celui-ci se distingue du yon-koma traditionnel par ses épisodes qui dépassent le cadre des quatre cases.
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Exemple de Moe yon-koma manga
( K-on, Kakifurai, 2008 ©Hobunsha et Sansha Sanyô, Cherry Arai, 2012 ©Hobunsha)
Autrement dit, le Moe yon-koma est une sorte de story-manga de quatre cases dont l’ensemble des yon-koma constitue un épisode complet. Il ne se passe généralement rien de tragique dans un épisode de Moe yon-koma et son histoire décrit plutôt de petits incidents de la vie quotidienne, à l’école ou après l’école (puisque les héroïnes principales de ce genre sont souvent des collégiennes ou lycéennes) cependant cela dépasse tout de même largement la tradition des yon-koma manga au Japon.
C’est une révolution pour le style du yon-koma manga dans sa forme et dans son contenu. Le Moe yon-koma est venu élargir le champ de yon-koma manga. Cependant le genre Moe étant un phénomène de mode, il n’aura probablement pas la même pérennité que le style traditionnel du yon-koma manga qui subsiste au Japon depuis plus d’un demi siècle.
Par Tetsuya
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Très intéressant, merci !
Je viens de tomber sur cet article par hasard, j’aime beaucoup Sazaesan, par contre je ne connaissais pas le second, je vais me mettre a sa recherche 🙂
Merci pour l’info !