Les ventes de détail au Japon ont chuté de 8,5% en mars sur un an, une baisse qui a touché tous les types de produit à part l’alimentation et le carburant, après le séisme qui a dévasté le nord-est de l’archipel, a annoncé mercredi le ministère de l’Economie.
Les ventes de voitures, deux roues et camions ont notamment plongé de 32,8% par rapport au mois de mars 2010, les consommateurs rechignant à se lancer dans des dépenses importantes après le tremblement de terre de magnitude 9 et le tsunami géant du 11 mars.
Le commerce de ces véhicules tournait déjà moins bien qu’un an plus tôt en début d’année, à cause de la fin d’une subvention d’Etat pour l’achat de voitures « écologiques », et la catastrophe a aggravé les difficultés du secteur.
Déjà peu dynamiques avant le 11 mars eux aussi, l’électroménager et l’électronique grand public ont accusé le coup également et leurs ventes ont chuté de 17,3% sur un an, a précisé le ministère de l’Economie, du commerce et de l’industrie (Meti).
Les Japonais ont aussi fortement limité leurs achats de vêtements (-10%) et ont même stabilisé leur budget alimentaire (-0,1%), un poste qui progresse habituellement quels que soient les soubresauts de la conjoncture.
Seules les ventes de carburant ont progressé en valeur (+5,1%), tirées par l’augmentation des prix du pétrole en lien avec les événements au Moyen Orient et en Afrique du Nord.
Tous secteurs confondus, les ventes dans les grandes surfaces, qui représentent environ 15% du total, se sont affaissées de 7,7%, à périmètre constant.
La catastrophe du 11 mars a fait quelque 26’000 morts et disparus dans le nord-est du Japon, un traumatisme qui a incité les consommateurs à la prudence, d’autant qu’il a été doublé d’un accident nucléaire aux conséquences imprévisibles.
Le séisme et le tsunami ont en outre détruit des infrastructures, entraîné une pénurie d’électricité et endommagé des usines, aggravant l’incertitude pesant sur la troisième puissance économique mondiale et incitant d’autant plus les Japonais à la modération dans leurs achats.
Les organisations économiques internationales ont abaissé leur prévision de croissance pour le Japon en 2011 (0,8% selon l’OCDE et 1,4% pour le FMI), mais estiment que les dépenses de reconstruction devraient permettre à l’activité de s’accélérer en 2012.
[Tokyo (awp/afp) – rp – (AWP / 27.04.2011 06h26) – Article original sur romandie.com->http://www.romandie.com/news/n/Japonseisme_les_ventes_de_detail_chutent_de_85_en_mars_sur_un_an270420110604.asp]