Dans son premier rapport sur les risques pour la santé de l’accident nucléaire de Fukushima, l’organisation mondiale de la santé (OMS) a expliqué jeudi 28 février que les risques de cancers sont plus élevés pour les populations vivant à proximité de la centrale qu’a fortiori celles vivant écartées ou dans les pays voisins.
C’est dans un rapport de presque 200 pages que l’OMS expose les conclusions de l’évaluation exhaustive d’experts internationaux sur les risques pour la santé de la catastrophe. « Le principal motif de préoccupation évoqué dans ce rapport concerne certains risques de cancer liés à des zones et a des facteurs démographiques particuliers » a déclaré le Dr Maria Neira, Directeur du Département de l’OMS Santé publique et environnement.
Bien que les experts de l’OMS estiment qu’ « en dehors des zones géographiques les plus touchées par les rayonnements, les risques prévus restent faibles », c’est une toute autre histoire pour la population vivant à proximité de la centrale. L’augmentation du nombre de cancer chez les nourrissons exposés serait de 4% pour l’ensemble des tumeurs malignes, de 6% pour le cancer du sein chez les femmes, de 7% pour la leucémie chez les hommes et atteindrait jusqu’à 70% au maximum pour le cancer de la thyroïde chez les femmes.
Outre les répercussions directes sur la santé de la population, le rapport note que l’impact psychologique pourrait également avoir des conséquences sur la santé et le bien-être et de ce fait, ces aspects ne doivent pas être ignorés dans le cadre de l’action globale. Face à cela, Hiroshi Suzuki, à la tête d’une commission consultative pour la reconstruction de la province de Fukushima, le déplore: « Il n’y a pas suffisamment d’attention envers la santé mentale des habitants ».
Même si sur les 110 000 personnes qui ont été évacuées, certaines ont commencé à revenir dans les lieux les moins contaminés, la zone interdite autour du complexe atomique paralysé entrave toujours la remise en état des villes et villages. Il est à craindre que certains endroits restent inhabitables pour des décennies.