Senji Yamaguchi, un des survivants de la bombe atomique lancée sur Nagasaki en 1945, est décédé le 6 juillet à l’âge de 82 ans. Il était aussi connu pour être un activiste contre les armes nucléaires après avoir souffert de graves blessures dues à la bombe.
Senji Yamaguchi a été le premier hibakusha (survivant de la bombe atomique) à s’être adressé aux États-Unis. « Nous venons de perdre une personne importante », déplore Sumiteru Taniguchi, le président de la Confédération japonaise des organisations des victimes de la bombe atomique. « Si je devais nommer une personne comme étant la plus active dans les mouvements d’hibakusha, ce serait lui ».
Yamaguchi avait 14 ans et travaillait dans une usine à 1 km au nord du point zéro quand la bombe atomique a été larguée sur Nagasaki le 9 août 1945. Il a subi de graves brûlures sur la partie supérieure de son corps, résultant avec des chéloïdes (cicatrices en bourrelet douloureuses au toucher) et treize transplants de peau.
En 1955, il s’est investi dans une organisation pour jeunes hibakusha. Malheureusement, le gouvernement de l’époque ne leur apportait aucune aide et ils devaient faire face à la discrimination et l’incompréhension des gens face aux effets de la bombe sur leurs corps. Il a également participé à la création du Conseil des survivants de la bombe atomique de Nagasaki ainsi qu’à la Confédération japonaise des organisations des survivants de la bombe atomique, dont il a été autrefois le président.
Senji Yamaguchil a aussi été très actif dans la lutte contre le nucléaire en général. Il s’est démarqué en 1982 dans un discours aux États-Unis durant lequel il a montré des photos de ses chéloïdes et a prouvé sa détermination à lutter contre les armes nucléaires « jusqu’à mon dernier souffle ». Son discours s’était conclu sur « plus de guerre, plus d’hibakusha ».
Nobuto Hirano, un activiste d’un groupe de survivants de deuxième génération, a déclaré : « sa réussite et son enthousiasme dans le débat pour l’élimination des armes nucléaires est irremplaçable. Tout le monde doit continuer à porter ses idéaux ».