Comment maintenir une agriculture au Japon ? L’« Asahi Shimbum » appelle à un véritable changement de cap de la politique agricole. La beauté des rizières et des fermes qui parsèment le territoire nippon ne doit pas faire illusion, écrit le quotidien japonais. L’agriculture est menacée par le vieillissement de la population. Aujourd’hui, le pays du Soleil-Levant compte quelque 380.000 hectares en jachère, soit 10 % des terres agricoles. « Cette tendance doit être inversée si l’on veut augmenter le taux d’autosuffisance alimentaire et préserver l’environnement. »
Pour le quotidien, les mesures envisagées par le gouvernement, notamment en termes de prêts, sont insuffisantes car elles ne concernent que la population agricole active et ne s’attaquent pas aux racines des problèmes. S’il n’y a pas un renouvellement avec l’arrivée de jeunes venus de la ville, l’agriculture ne pourra pas survivre. De moins en moins d’enfants d’exploitants désirent reprendre les fermes de leurs parents. Comment faire dans ces conditions ? Dans un éditorial, le journal apporte son soutien à de récentes initiatives prises par des associations à but non lucratif. Ainsi la Société des étudiants pour l’agriculture envoie des jeunes travailler à la ferme et va jusqu’à conclure des contrats pour exploiter des plantations de thé, des vignobles ou encore des vergers. Cette organisation a également développé, à travers Internet notamment, un réseau de personnes intéressées par le travail à la ferme. Au-delà, des tentatives ont été faites pour trouver des personnes prêtes à reprendre des exploitations d’agriculteurs sans enfants. Mais, écrit le journal, il y a certes de nombreux jeunes prêts à se lancer dans l’agriculture mais le revenu tiré de cette activité est insuffisant pour vivre. L’une des solutions défendues par l’« Asahi Shimbum » est de faire appel à des jeunes travailleurs des villes pour « développer une nouvelle culture : celle d’une agriculture à temps partiel », entre la ville et la campagne. Mais le gouvernement est réticent, « en témoigne la très longue liste des réglementations pour acquérir des terres agricoles ». Pourtant, le Japon doit changer radicalement de politique agricole. Sinon les paysages traditionnels du Japon disparaîtront.
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