Alors que deux hauts dirigeants de la NHK nient les massacres de Nankin et banalisent les atrocités commises par les troupes nippones sur les femmes de réconfort, les mémoires de guerre sont bel et bien toujours à vif en Asie.
« Des pays n’ont pas prêté attention à la propagande du dirigeant nationaliste chinois Tchang Kaï-chek […] sur les massacres qui auraient été commis à Nankin par le Japon. Vous savez pourquoi ? Parce que ça n’a jamais existé ». Tels furent les propos, le 26 janvier dernier, de Naoki Hyakuta, cadre de la NHK, fameuse chaîne de télévision publique au Japon. Pour le gouvernement d’Abe, cet homme n’a rien fait de mal en prononçant ces mots.
En 1937, la guerre sino-japonaise qui ne fit pas moins de 200 000 morts et 20 000 à 80 000 victimes de viol en six semaines, est un sujet de polémique récurrent, au cœur de la guerre des mémoires entre les deux pays. Au cours des derniers mois, les propos révisionnistes n’ont pas cessé dans l’archipel comme fin janvier, lorsque le nouveau PDG de la NHK avait affirmé que l’enlèvement et la prostitution forcée de femmes par l’armée japonaise était chose « fréquente dans tous les pays en guerre ». Est-ce là tout l’art d’entretenir la haine ?
Le mot « dérapage » est à la mode pour parler de ce qui est soit une provocation, soit un lapsus, soit des propos conscients de l’auteur.
Le mot « dérapage » est surtout révélateur de la novlangue politiquement correcte actuelle qui flanque un procès verbal pour sortie de route de tout locuteur ne tenant pas correctement sa langue dans le droit chemin de la pensée molle et consensuelle imposée par les médias subventionnés.
Naoki Hyakuta exprime surtout son inculture et sa bêtise crasse de tout bon cadre nippon formaté après un effacement total de la mémoire. La platitude de son » si l’on n’en parle pas c’est que ça n’existe pas » doit bien faire rigoler en Corée du Nord.
« la prostitution forcée de femmes par l’armée japonaise était chose « fréquente dans tous les pays en guerre ». Est-ce là tout l’art d’entretenir la haine ? »
C’est surtout la vérité ça,…
Le fait de dire « dans tous les pays en guerre » est un moyen pour le Japon de se décharger de ce lourd passé. Il s’agit donc d’après mois -comme beaucoup d’autres actes politiques depuis la fin de la guerre- d’une manière d’entretenir les tensions. Je vous conseille de lire l’ouvrage d’Iris Chang, Le viol de Nankin. Certains chiffres qu’elles donnent sont faux, ou exagérés mais il est tout de même documenté d’archives solides, notamment au point de vue des témoignages.
Ce que dit le nouveau PDG de la NHK n’est pas faux. Les massacres et la mise en esclavage des hommes et des femmes n’est pas l’apanage du seul Japon mais ce qu’il oublie de dire c’est qu’ils sont anachroniques au XXe siècle dans le processus de colonisation brutale. Les autres grandes barbaries au XXe siècle sont le fait de régimes communistes, national socialiste, nationalistes contre leurs propres populations.
« Les autres grandes barbaries au XXe siècle sont le fait de régimes communistes, national socialiste, nationalistes contre leurs propres populations. »
Et qui malheureusement perdurent au XXIeme siècle… Syrie, Ukraine, Thailande.
Et sans oublier la Corée du Nord, Cuba, le Venezuela, une multitude de pays africains et autres qui se nomment eux-mêmes démocratie alors qu’ils ne sont que des dictatures qui s’empressent après des elections truquées de supprimer les minorités. Ces régimes ont tous en commun d’avoir érigé l’Etat en Dieu quand ce n’est pas au nom de Dieu ( et pas d’un dieu car chaque croyant pense que seul son Dieu est le vrai Dieu comme l’était l’Empereur du Japon jusqu’en 1945) qu’on massacre les hérétiques.