Des livres d’histoire sélectionnés par le gouvernement, stipulant que les îles Senkaku et Takeshima appartiennent au Japon, pourraient se trouver sur les bureaux des écoliers, collégiens et lycéens japonais dès le printemps 2016.

Carte de Takeshima en 1786. Réalisée par Hayashi Shihei
Carte de Takeshima en 1786.
Réalisée par Hayashi Shihei

Pour le Japon, les îles Senkaku (Diaoyu en chinois) et Takeshima (Dokdo en coréen) sont constamment des sources de conflit avec la Chine et la Corée du Sud. Encore aujourd’hui, la souveraineté de ses îles n’est pas clairement établie, et les trois pays d’Asie ne cessent de se les disputer. Jusqu’à présent les manuels scolaires japonais restaient évasifs sur la légitimité de ces terres. Cependant cette ambigüité pourrait bien être levée à la rentrée 2016, voyant l’affirmation claire dans les écoles de l’Archipel de la possession de ces îles par le Japon, et ce depuis toujours…

Un projet de loi soumis à la Chambre Haute la semaine dernière pourrait obliger les municipalités à adopter des manuels scolaires sélectionnés par le gouvernement japonais. Là où le bât blesse, c’est que la majeure partie des livres d’histoire retenus octroie au Japon la souveraineté des îles Senkaku et Takeshima. En d’autres mots, des ouvrages à caractère nationaliste (à peine caché) devront être utilisés par tous les enseignants à travers le pays.

 

Ouvriers japonais dans une pêcherie à Uotsurishima (Senkaku) dans les années 1910.
Ouvriers japonais dans une pêcherie à Uotsurishima (Senkaku) dans les années 1910.

Une initiative qui n’a évidemment pas manqué de soulever une vague d’indignation à Pékin et Séoul. Le vice Ministre Sud-Coréen, Cho Tae-yong, a déclaré : « Si Shinzô Abe, qui avait promis trois semaines auparavant qu’il ne reviendrait pas sur la déclaration de Kono (voir article), essaie de conduire une politique d’éducation modifiant, voire dissimulant la vérité sur le passé d’envahisseur du Japon, il ne manquerait pas seulement à sa promesse, mais il commettrait une grave erreur en isolant la jeune génération suivante de la société internationale ». Le Ministre des affaires étrangères chinois va plus loin: « Le Japon devrait enseigner à la nouvelle génération que les îles Diaoyu appartiennent à la Chine, et que le Japon les a illégalement occupées ».

 

L’annonce officielle de cette révision sur les livres d’histoire a été planifiée depuis longtemps. Mais elle a été repoussée jusqu’à maintenant, principalement parce qu’elle aurait pu compromettre une rencontre trilatérale entre les trois dirigeants américain, japonais et sud-coréen, voulue par Washington (voir article).

 

On peut maintenant s’interroger sur les conséquences diplomatiques mais aussi culturelles qu’une telle réforme va entraîner. Car en cherchant à refaire le passé auprès de la jeune génération, vers quel avenir Shinzô Abe emmène t-il son pays ?

 

Daï Kaho- Sources : Japan Times, Asahi Shimbum 1 , Asahi Shimbum 2

 

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3 Commentaires

  1. Que peut-on encore dire sur cette affaire qui réapparait régulièrement à l’instar du pèlerinage au sanctuaire Yasukuni ? Je suggère de vitrifier toutes ces îles qui ainsi n’intéresseront plus personne…

  2. Sans oublier les îles Dokdo, pardon, Takeshima, non, Liancourt… aaaaah on ne sait plus avec toutes ces stupides considérations territoriales!

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