Le Japon avait déjà l’intention de favoriser la venue de voyageurs provenant des pays de l’Asie du Sud-Est. Le gouvernement réfléchira à une possibilité de garantir des dispenses de visas à certains pays, comme l’Indonésie, les Philippines ou le Vietnam.
Un visa pour le Japon (source : Paul Davidson, de Prince George, Canada)
Cette initiative a été lancée car le pays prévoit une place de plus en plus importante de la population musulmane de ces pays dans le nombre de visiteurs à atteindre (20 millions de personnes) durant l’année 2020, pendant laquelle se déroulera aussi les Jeux Olympiques. Cela fait aussi partie de la stratégie du Premier ministre, Shinzô Abe, afin de combattre le phénomène de déflation. De plus, la Corée du Sud rivalise avec le Japon comme étant une des destinations les plus touristiques en Asie et a déjà facilité la distribution de visas.
L’année dernière, le nombre de voyageurs venant de Thaïlande et Malaisie avait augmenté de 67%, permettant ainsi au Japon de dépasser le nombre de 10 millions de visiteurs pour la première fois, grâce à quelques dispenses de visas. Le Japon compte en faire de même pour ceux provenant des Philippines, de l’Indonésie et du Vietnam afin d’obtenir le même résultat. Ces dispenses de visas permettraient aussi de répondre à une forte augmentation de demandes de visas pour le Japon, causé par la croissance positive de leur économie.
A l’heure actuelle, la Chine, la Corée du Sud et Taïwan sont les pays qui composent la majorité des visiteurs étrangers au Japon. Le Japon devrait chercher de nouveaux moyens afin de promouvoir son attractivité auprès d’autres pays, notamment pour des visas de court-terme.
Article intéressant, mais je me permets d’y ajouter quelques infos supplémentaires, car cette question des visas pour le Japon reste ambigüe.
Effectivement, il y a un nouvel intérêt de la part du gouvernement pour les pays de l’ANASE (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est) et particulièrement pour les plus développés (Thaïlande, Malaisie, Indonésie). Assouplir les modalités d’obtention d’un visa touristique avec ces pays induirait ainsi davantage de relations (humaines et surtout économiques), ce qui permettrait au Japon de tirer avantage de l’essor économique de l’Asie du Sud-Est. Par ailleurs, les nouvelles dispenses (attention, pas de visa, mais des conditions d’éligibilité pour l’obtention du visa, nuance fine mais importante) arrivent à point nommé pour le quarantième anniversaire de la coopération entre le Japon et l’ANASE.
Or d’une part, on remarque la stratégie économique du Japon avec l’ANASE : deux partenaires privilégiés ont été ciblés (la Thaïlande qui héberge de nombreuses industries japonaises et la Malaisie, riche pays pétrolier), au détriment des autres nations, vers lesquelles l’ouverture n’est que progressive. D’autre part, la réalité de cet assouplissement doit être modérée. En effet, depuis l’année dernière, les ressortissants de la Thaïlande et de Malaisie peuvent obtenir le visa simplement à leur arrivée au Japon. Mais même en possession de ce visa, les Thaïlandais ne peuvent séjourner au Japon que deux semaines, contre trois mois pour la plupart des autres étrangers (seul Brunei est dans la même situation).
De plus, il convient de rappeler que certes, les Chinois représentent une part importante des touristes étrangers au Japon, mais ils ne bénéficient par pour autant des mêmes assouplissements que les Taïwanais, les Sud-coréens ou encore les Malaisiens (voir article : http://www.japoninfos.com/apres-fukushima-la-crise-des-senkaku-porte-un-nouveau-coup-au-tourisme.html). On peut donc se demander jusqu’à quel degré le gouvernement japonais s’ouvrira aux touristes de l’ANASE.