Ce lundi 05 mai, le Premier ministre japonais, Shinzô Abe, a rendu visite au président de la République française, François Hollande. Cette rencontre entre les deux dirigeants s’est surtout focalisée sur le plan sécuritaire.
Cette visite fait suite à celle que Shinzô Abe et François Hollande avaient eu en juin 2013. Les deux dirigeants veulent un « partenariat d’exception », basé sur l’économie, la sécurité et la culture. Suite à leur réunion d’hier, ils se sont mis d’accord sur un partenariat afin de soutenir la défense du Japon (à travers l’apport d’équipements de défense, entre autres). « Dans le domaine de la sécurité, alors que l’environnement sécuritaire de l’Europe et de l’Asie de l’Est devient plus difficile, nous avons convenu que la coopération étroite entre nos deux pays était plus que jamais nécessaire », a déclaré Shinzô Abe devant la presse, en référence avec la situation tendue en Ukraine et le conflit territorial entre le Japon et la Chine.
Les autres pays européens dans lesquels Shinzô Abe s’est rendu (Allemagne, Grande-Bretagne, Portugal, Espagne et bientôt, la Belgique) ont eu une discussion sur le même sujet et en sont arrivés à la même conclusion. Après tout, le Japon est bien conscient que son partenariat avec les Etats-Unis ne suffira pas dans l’avenir. Des discussions devraient se poursuivre par la suite entre les ministères des Affaires Étrangères et de la Défense respectifs aux deux pays, notamment sur la sécurité en Afrique, le Japon ayant été particulièrement sensibilisé à cette problématique lors de la prise d’otages d’In Amenas.
Le Premier ministre japonais et le Président français souhaitent aussi renforcer la coopération sur le nucléaire civil, notamment concernant le réacteur à neutrons rapides de l’ASTRID. Un accord a aussi été signé entre les deux pays pour le démantèlement des centrales de Fukushima, la France ayant déclaré lors de la catastrophe nucléaire qu’elle apporterait volontiers son aide.
Ils ont aussi confirmé vouloir débattre de ce qui pourrait être négocié sur le plan économique. Des choses ont déjà été réalisées, comme la levée de l’embargo sur la viande bovine ainsi que l’accès du marché ferroviaire aux entreprises françaises, qui s’est conclu par un marché avec Thalès. Au niveau de l’UE, cela avait déjà commencé l’année dernière avec l’accord de partenariat économique UE-Japon, qui pourrait déboucher sur un accord de libre-échange qui représenterait 40% du commerce mondial. Une coopération technique devrait se faire aussi au niveau de l’innovation, plus précisément dans les domaines du textile technique, de la robotique, le numérique et les énergies renouvelables.
Concernant la culture, Shinzô Abe et François Hollande souhaitent voir se développer des échanges de plus en plus nombreux (sur le plan artistique, cinématographique, des expositions…) mais aussi le renforcement d’une coopération universitaire. Au niveau touristique, le président français a affirmé sa volonté de vouloir atteindre le nombre d’un million de visiteurs japonais en France d’ici 2020 (700 000 à l’heure actuelle) et d’augmenter le nombre de visiteurs français au Japon.