A Paris, Shinzô Abe a enchaîné les réunions. La question de la sécurité abordée avec ses visites dans les autres pays est revenue au siège de l’OTAN, et la question économique est abordée de façon plus concrète avec l’OCDE.

Shinzô Abe, 10 mars 2014. Photo : Facebook.
Shinzô Abe, 10 mars 2014. Photo : Facebook.

Le Premier ministre japonais a signé un accord de partenariat avec l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) ce mardi 6 mai, qui devrait renforcer la coopération avec l’alliance militaire occidentale dans des domaines tels que la lutte contre la piraterie, les plans de secours en cas de catastrophe et l’assistance humanitaire. « En mer de Chine orientale, nous avons vu des intrusions permanentes dans les eaux territoriales du Japon autour des îles Senkaku », a déclaré Shinzô Abe. « Pour le Japon, la paix et la prospérité en Asie de l’Est sont primordiales. Nous coopérerons avec n’importe quel pays qui voudra atteindre ce but ».

Le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen a lui-même appuyé la décision d’Abe de vouloir devenir un contributeur actif pour la paix, notamment dans sa volonté de vouloir modifier la Constitution pacifique du Japon pour pouvoir se défendre en cas d’agression. Bien évidemment, la problématique autour de l’Ukraine et la Chine ont été abordées : « Il va sans dire que la sécurité en Europe et en Asie de l’Est ne peut pas être traité séparément. Durant cette période de crise, notre dialogue avec des pays comme le Japon qui partagent le même point de vue est nécessaire pour traiter les problèmes de sécurité ». Cependant, l’OTAN n’apportera qu’un rôle de consultant si jamais le Japon devait faire face à des problèmes. Une intervention militaire ne sera donc pas de mise.

Après cela, le Premier ministre japonais a aussi tenu un discours à l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique). Il appelle à ce que l’OCDE promeut des règles justes sur le commerce international et crée un nouvel ordre économique basé sur une compétition saine, en proposant la création d’une zone économique à cet effet. « Beaucoup de pays voudront sûrement en faire partie, mais ils devront respecter le nouvel ordre économique », a-t-il ajouté, qui sonne comme un avertissement à la Chine qui a souvent été accusée de ne pas respecter les lois internationales dans le domaine.

Shinzô Abe a aussi déclaré vouloir favoriser la croissance en permettant aux femmes de pouvoir travailler tout en ayant des enfants (pour rappel, 60% des femmes arrêtent leur travail après leur premier enfant) ainsi que l’arrivée de nouveaux immigrants (qui ne représentent que 2% de la population). Le Japon subit aussi depuis 20 ans une déflation importante ainsi qu’une dette publique énorme qui représentait 240% du PIB en 2013. Le pays arrivait jusque-là à soutenir cette dette à 90% avec son épargne (qu’il investit en bons du Trésor) mais la demande d’énergie croissante suite à la fermeture des centrales va peser lourd. Le dirigeant japonais a déclaré qu’il n’avait pas peur des réformes et qu’il appliquerait son fameux programme économique, les « Abenomics ».

Claire Bouyssou – sources : The Japan Times, Asahi Shimbun, La Tribune

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