Le Premier ministre Shinzô Abe est de retour d’un voyage officiel de trois jours en Asie du Sud, où il a renforcé les liens économiques et géostratégiques avec le Japon.

Le Premier ministre Shinzô Abe et sa femme accueillis par le président Sri Lankais (© Japan kantei)
Le Premier ministre Shinzô Abe et sa femme accueillis par le président sri-lankais (© Japan kantei)

La tournée de Shinzô Abe en Asie du Sud avait d’abord pour but de développer la coopération économique avec le Bangladesh et le Sri Lanka. Il a ainsi confirmé samedi à son homologue bangladaise Sheikh Hasina le projet d’aide économique nipponne destinée à améliorer les infrastructures dans le pays.

Le lendemain, Shinzô Abe a rencontré le président sri-lankais Mahinda Rajapaksa, à qui il a notamment proposé son soutien pour la construction et la gestion de centrales thermiques. Cette dernière visite est symbolique, M. Abe étant le premier chef de gouvernement japonais à se rendre au Sri Lanka depuis vingt-quatre ans.

Au-delà de ces perspectives économiques, le Premier ministre en a profité pour aborder les questions sécuritaires et géostratégiques. Après avoir quitté le Bengladesh avec une promesse de soutien de la candidature japonaise au siège de membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, il a parlé du dossier de la sécurité maritime avec les responsables du Sri Lanka.

Ces discussions s’inscrivent dans la politique dite du « diamant de sécurité » voulue par Shinzô Abe, qui permettrait au Japon ainsi qu’à son réseau de partenaires, notamment américains, australiens et indiens, de protéger une région maritime s’étendant de l’océan Indien à l’ouest de l’océan Pacifique. L’objectif est évidemment de contrer la Chine et, dans le cadre de la tradition japonaise de coopération inaugurée à la fin des années 1970, de renforcer les liens avec les pays d’Asie du Sud et du Sud-Est. Ceux-ci sont aujourd’hui davantage intéressés par un équilibre économique et stratégique proposée par le Japon dans la région, où la volonté chinoise d’identification à l’ensemble de l’Asie inquiète par ailleurs.

Jean-François Heimburger

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