Shuri-jô, qu’es aquo?
Le Shuri-jô est anciennement la résidence royale du royaume Ryûkyû situé dans la ville de Naha (Urasoe) à Okinawa. Il est construit en hauteur par rapport à la ville et, selon son histoire, il aurait été détruit plusieurs fois par des incendies et les bombardements, notamment lors de la Guerre du Pacifique.
Il se répartit en différentes zones : la place principale, de nombreux sites religieux ainsi que les appartements de la famille royale. Plusieurs portes délimitent les bâtiments comme le Shureimon ou Zuisenmon.
L’université des Ryûkyû
Après la guerre, les américains décidèrent de construire l’Université des Ryûkyû (l’université où j’ai eu la chance d’étudier) sur le site d’origine. Or cela rendait difficile l’achèvement de la restauration des bâtiments, la résidence universitaire fut donc installée sur un autre site.
Par la suite, le Shuri-jô est entré dans la liste des patrimoines mondiaux de l’UNESCO.
Tout ça pour quoi ?
Le Shuri-jô fait partie intégrante de la vie quotidienne des habitants de Naha. On peut se balader librement dans les jardins et l’ensemble du château et accéder également au musée (comprenant une visite des appartements et des objets royaux, de la cour principale, etc.). Plusieurs événements y sont aussi organisés comme des matsuri ou la célébration du nouvel an où l’on peut prier dans les nombreux temples aux alentours etc.
Je crois que c’est sur cette place qu’avaient lieu des évènements relatifs au fameux Naha-Te (ancêtre du Karate).
Quelques petits détails sur l’histoire du Shuri-jô…
Premièrement, il faut rappeler qu’avec la départementalisation d’Okinawa en 1879, le Shuri-jô, alors à l’abandon et délabré, est aménagé en caserne militaire pour les soldats japonais, avant même l’entrée en guerre des Etats-Unis (et oui, Okinawa a toujours été une place stratégique sur les questions militaires…).
Deuxièmement, dès le début du XXe siècle, le Shuri-jô est « restauré » en temple shintô (!!!) et prend le nom d’Okinawa Jinja. Ce n’est qu’avec l’arrivée des Américains que le patrimoine architectural okinawaïen (reconnu comme tel, et non pas le patrimoine « japonais ») se verra conservé et désigné comme site touristique.
Pour plus de détails : http://japanfocus.org/-Tze_M_-Loo/3232#
Le Shuri-jô n’est donc pas seulement un vestige du passé monarchique d’Okinawa. Il est l’élément central de la culture locale, et sa teneur symbolique est définie selon ce que les dirigeants (okinawaïens, japonais ou onusien) donne à interpréter de cette culture.