Le 11 novembre dernier, le Premier Ministre japonais et le Président chinois s’étaient finalement rencontrés en marge du sommet économique de l’APEC (article ici). Aujourd’hui, ce sont les documents en anglais relatifs à cet entretien qui font débat.
Lors de la réunion entre Shinzô Abe et Xi Jinping, qui était la première rencontre depuis que M. Abe est revenu à la tête du gouvernement japonais, il a été question de la situation des îles Senkaku (en japonais) ou Diaoyu (en chinois) qui sont toujours sujet à controverse entre les deux états.
Le document qui s’intitule « Discussion pour une amélioration des relations sino-japonaises » a d’abord été publié par la Chine le 7 novembre, en préparation à la rencontre qui s’est tenue quelques jours plus tard. Là où il y a polémique, c’est que la traduction du document a été réalisée et publiée par Pékin sans consultation d’experts japonais. Tôkyô s’est donc empressé de publier sa propre traduction du même document.
C’est lorsque l’on compare les deux traductions que des divergences de terminologie, voire même d’interprétation apparaissent. Les deux documents jouent entre autres avec les mots pour légitimer ou non les îles controversées. Il est dit par exemple dans la traduction du japonais à l’anglais que « la situation est tendue dans les eaux de la Mer de Chine Orientale, ainsi que celles qui entourent les îles Senkaku » , alors que la traduction du chinois à l’anglais indique que « la situation est tendue sur les îles Diaoyu, et les eaux qui les entourent ».
Le document chinois semble donc vouloir montrer qu’il y a véritablement une dispute territoriale sur ces îles, alors que le document japonais exprime plutôt l’idée d’une tension plus globale et que les Senkaku, puisque appartenant au Japon, ne sont pas au coeur de la dispute . Les deux textes semblent donc être la preuve que les deux pays sont loin de vouloir faire des concessions concernant la souveraineté de ces territoires.