Après que le nouveau gouverneur d’Okinawa, Takeshi Onaga, ait clairement exprimé son refus de voir la base militaire américaine de Futenma  relocalisée à Henoko, le gouvernement a décidé de prendre des mesures pour sanctionner cette résistance, qui s’est traduit par une menace d’une baisse du budget alloué à la région.

Des officiers marines américaines en départ de la base de Futenma à Okinawa pour une mission humanitaire en Thaïlande.
Des officiers de la marine américaine en départ de la base de Futenma dans l’île de Okinawa pour une mission humanitaire en Thaïlande.

La situation à Okinawa a souvent été particulièrement tendue à cause de la présence d’un certain nombre de bases militaires américaines qui ont engendré des tensions entre les militaires et les habitants de l’archipel (dégradations, viols…). Mais pour ne pas froisser son allié américain, le gouvernement japonais essaie d’étouffer les protestations. Pour cela, Tôkyô n’a pas hésité à considérer sérieusement la possibilité de réduire drastiquement le budget normalement prévu pour le développement économique de l’île, afin de pousser le gouverneur d’Okinawa a cédé face au projet de relocalisation de la base.

Si Okinawa avait bénéficié d’une augmentation de son budget en 2014 (de 300 milliards de yens en 2013 à 350 milliards en 2014), le gouvernement risque de revenir sur sa décision de l’augmenter une nouvelle fois en 2015. Cela risque à nouveau de jeter de l’huile sur le feu concernant les relations entre Okinawa et le gouvernement. Onaga a réitéré sa volonté de bloquer toute initiative de relocalisation de la base militaire américaine mardi dernier, ayant même déclaré cet objectif comme sa priorité. Le gouverneur souhaite rencontrer le Premier ministre Shinzô Abe ainsi que le chef du cabinet, Yoshihide Suga, et d’autres ministres afin d’en discuter. Cependant, Suga a déclaré vendredi qu’il n’avait pas prévu de rencontrer Takeshi Onaga dans les jours à venir.

Claire Bouyssou – source : The Japan Times

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1 COMMENTAIRE

  1. Et c’est reparti comme dans les années 90 avec le gouverneur Ôta qui avait refusé de signer la réactualisation des baux pour les bases militaires. Et les moyens de pression de l’Etat sont les mêmes : « Vous refusez de garder les bases ? Dans ce cas, on réduit votre budget ! »
    Dans le département qui compte le plus sur les transferts publics (près de 60% des financements publics proviennent de l’Etat, contre 30% en moyenne dans les autres collectivités territoriales japonaises), ce genre de discours fait mouche…

    Quid de la question militaire qui a pris un nouveau tournant ces dernières années, avec le rapatriement de Forces d’Auto-Défense dans l’île d’Ishigaki, à proximité de la Chine ? On sent vraiment que le « fardeau des bases » pèse plus que jamais dans un département d’Okinawa rétrocédé au Japon il y a plus de 40 ans, où la question du Traité de Sécurité Nippo-Américain prend toute son ampleur.

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