Depuis l’an 752 se tient chaque année la cérémonie bouddhique de Shunié, annonciatrice du printemps, dans le Nigatsudô, un édifice du temple Tôdai-ji situé dans l’ancienne capitale de Nara. Aucune crise ni guerre n’est venue perturber ce culte au fil des siècles, si bien qu’elle reçut le qualificatif d’« inébranlable ». Il s’agit cette année de la 1 264e édition.
Le 1er mars, onze moines bouddhistes pénétrèrent en pleine nuit dans le lieu sacré du Nigatsudô, après quoi toutes les lumières furent éteintes. Un peu plus tard, un assistant frappa deux pierres jusqu’à ce que naisse un feu qui servira à éclairer le temple durant un an. Jusqu’au 14 mars, les bonzes répètent six séances de prières et de confessions par jour devant un kannon à onze visages – resté secret – afin de souhaiter une bonne récolte et la paix de l’État. Ce culte est en effet né, au VIIIe siècle, en même temps que l’édification de la statue du grand Bouddha installée dans le Tôdai-ji, suite à une série de désastres naturels, de maladies et de révoltes qui ont frappé le pays.
Chaque soir de cette quinzaine, des centaines de visiteurs s’amassent devant le temple pour assister à l’un des rituels de cette cérémonie principale. À partir de 19 heures, dix porteurs de flambeaux se succèdent sur la scène, surplombant l’assistance, afin de guider les moines installés à l’intérieur. « Nous allons bientôt éteindre les projecteurs, regardez bien où vous mettez les pieds et faites attention aux pickpockets », annonce un policier dans un haut-parleur. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les voleurs à la tire, y compris dans des lieux religieux, existent aussi au Japon. En attendant, des pompiers sécurisent les abords du temple.
Une fois dans la pénombre, les visiteurs scrutent les alentours en silence jusqu’à ce qu’une lumière apparaisse. Le premier porteur arrive sur la terrasse, un brasier allumé au bout d’un bambou de six mètres de long. Tandis qu’il court pour rejoindre l’autre bout, le public s’exclame d’admiration devant les milliers d’étincelles qui jaillissent dans la nuit. Les jours où le vent souffle fort, la pratique paraît dangereuse. Mais les visiteurs sont rassurés en observant les employés balayer toutes parcelles incandescentes qui atterrissent plus bas. Ce dimanche 1er mars, le risque est encore réduit par la pluie fine qui humidifie la zone.
Dans la nuit du 12 au 13 mars est pratiqué le rituel le plus important. De 20 à 30 000 visiteurs sont attendus, soit dix fois plus que les autres soirs. De l’eau, prélevée dans un puits à proximité du temple, est déposée devant la statue représentant le Bodhisattva. C’est de là que vient l’autre nom, plus populaire, de cette cérémonie : l’o-mizu-tori, littéralement « l’eau qui est prise ». Réputée pouvoir traiter les maladies, cette boisson sacrée est ensuite offerte au public. Celui-ci pourra ensuite profiter du retour de la douceur printanière, la fin de cette cérémonie principale marquant en général l’arrivée de la belle saison.
Sans feu et sans eau , sans offrande partagée , j ‘ai , ce matin, retrouvé l ‘accès aux articles et commentaires perdu peu après avoir déposé le com sur » Amnesty fustige le Japon « , en changeant le mot de passe, une idée qui se révéla géniale et porteuse. L ‘ancien mot de passe qui s’écrit automatiquement , devait être erroné . J ‘attends le retour du printemps . Mon offrande au Bouddha est ici . Dans ces mots peut – être .?