Une loi pour abaisser l’âge du droit de vote à 18 ans a été proposée jeudi au parlement. L’objectif : rajeunir un électorat japonais trop âgé.
La population des bureaux de vote devrait rajeunir aux prochaines élections de la chambre haute (sénat) de 2016. 6 principaux partis de la Diète, dont la coalition majoritaire du Parti Libéral Démocrate – Nouveau Komeito, et l’opposition du Parti Démocrate, ont déposé jeudi 5 mars un amendement de la loi électorale, faisant passer l’âge légal du droit de vote de 20 ans à 18 ans. L’amendement devrait être voté au parlement d’ici au 24 juin et entrera en application dès l’année prochaine. La loi sur le droit de vote n’a reçu aucune modification depuis 1945, date à laquelle celui-ci était passé de 25 à 20 ans et ouvert aux femmes.
Même si les 18-19 ans ne représentent que 2% des votants (2,4 millions sur 104 millions d’électeurs), le pouvoir législatif japonais cherche à prendre en compte le vieillissement de la population et équilibrer un électorat aujourd’hui trop âgé, selon Alexander Martin du Wall Street Journal. En effet, un quart des japonais ont plus de 65 ans dont 75% sont allés voter aux dernières élections. A l’inverse, seuls 38% des 20-25 ans s’étaient déplacés. Selon le premier ministre Shinzo Abe, cette loi prévue depuis longtemps s’accompagnera de mesures de communication et d’éducation jusque dans les lycées pour que les plus jeunes soient sensibilisés au vote.
Cet amendement ouvre également la voie à une réforme de la loi référendaire sur la constitution. Pour l’instant l’âge minimum requis lors d’un référendum est de 20 ans, mais les 6 partis en question ont exprimé leur souhait de le voir aussi abaissé à 18 ans. Le Japon suit ainsi une tendance internationale : 90% des pays démocratiques autorisent le droit de vote à 18 ans. L’Australie et l’Autriche entre autres ont même fixé la limite à 16 ans.