Alors que le pays entier commémore le 4e anniversaire de la triple catastrophe du Tôhoku, un compte-rendu des victimes s’impose. Alors que le bilan s’alourdit, il pourrait être encore plus important que ce que les experts annoncent.

Des sinistrés de la catastrophe de Fukushima font la queue pour acheter des provisions, le 13 mars 2011. (source : Hitomi)
Des sinistrés font la queue pour acheter des provisions, le 13 mars 2011. (source : Hitomi)

Les morts causées par la triple catastrophe de 2011, séisme, tsunami et centrale nucléaire dévastée de Fukushima ne se sont pas limitées à ce mois de mars. Aujourd’hui encore, elle fait des victimes, comme une bombe à retardement. Le 4 mars 2015, la mort de 1 867 personnes a été reconnue comme étant liée au tremblement de terre, au tsunami et à la crise nucléaire, dépassant ainsi les 1 603 reconnues comme étant décédées directement à cause du tremblement de terre et du tsunami.

Le problème qui subsiste, entre la censure des médias et la langue de bois des autorités compétentes, est celui de la reconnaissance du décès comme étant lié à la catastrophe. Pour aboutir à la conclusion qu’un décès a bien eu lieu à cause de cela, un panel de docteurs, d’avocats et d’autres experts doivent statuer afin de rendre leur verdicts. Mais plus le temps passe, plus il est difficile de le prouver. Quand un lien a effectivement été trouvé, un dédommagement de 5 millions de yens est versé à la famille de la victime. Cependant nombre d’entre elles ne sont pas d’accord lorsque que le résultat est négatif et font objection. Elles jugent, en effet, qu’il n’existe pas de standards clairs afin de définir un lien. Des familles réclament aussi que des compensations financières soient versées aux familles ayant perdu l’un des leurs à cause du stress engendré par la triple catastrophe.

Pour l’instant, parmi les trois préfectures les plus touchées par la catastrophe, Fukushima a 54% de personnes décédées de manière indirecte à cause du désastre. Ratio qui baisse dans les préfectures d’Iwate et Miyagi, 9% pour chacune. De plus, beaucoup de citoyens ne vivent toujours pas dans des conditions favorables. Près de 120 000 personnes mènent encore une vie de réfugié, là où les municipalités peuvent les accueillir, dans des hébergements provisoires généralement. Les politiques locaux rendent aussi visite aux sinistrés afin d’évaluer la situation. Accompagnés d’équipes, ils veillent aussi à leur bon moral car le nombre de suicides a dramatiquement augmenté à cause de leur situation précaire prolongée.

Claire Bouyssou – source : The Japan Times

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4 Commentaires

    • Fukushima , pas un mort ; Vous êtes le 1ER à le dire . Tout va bien donc avec le nucléaire pas de raison et revoilà l ‘URSS . pas de victimes au Japon ? Il y a un truc . Bon excusez moi je vais m ‘absenter quelque peu pour laisser délirer tranquillement .

  1. Je découvre le site par cet article… et ses commentaires. C’est marrant de voir que la culture du « NIMBY » atteint plus facilement les esprits que la radioactivité n’atteint les consciences… non ? En France c’était avec Tchernobyl et les nuages sans passeport :))

    • Et je te signale, ix em, que j’habite à 150 km de Fukushima, que j’étais à Tokyo en mars 2011 et je suis pro-nucléaire mais contre le copinage entre l’Etat et les grandes entreprises publiques et privées qui est à la source de tous les problèmes.

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