Les autorités politiques et monétaires japonaises ont dévoilé mardi plusieurs mesures censées stabiliser les marchés financiers tout en assurant rester en « alerte élevée » en dépit du rebond spectaculaire opéré par la Bourse de Tokyo.

Après une réunion d’urgence de son comité de politique monétaire, la Banque du Japon (BoJ) a annoncé une série de décisions visant à améliorer le fonctionnement des marchés monétaires.

Elle va notamment élargir jusqu’à avril prochain la gamme des actifs qu’elle accepte en garantie lors de ses opérations de refinancement, afin de faciliter l’accès des institutions financières à ses guichets.

La banque centrale n’a en revanche pas touché au principal instrument de sa politique monétaire, l’objectif du taux des dépôts au jour le jour, qui reste fixé à 0,5%.

En Bourse, l’indice Nikkei a gagné plus de 14% mardi, la plus forte hausse en une seule séance depuis sa création il y a 58 ans. Il avait cependant chuté de 24% au cours de la semaine dernière.

Parmi les mesures annoncées par le gouvernement figure aussi la possibilité d’injecter des capitaux publics dans des banques régionales, un maillon clé du financement des petites et moyennes entreprises (PME) dans l’archipel.

Pour le ministre des Finances, Shoichi Nakagawa, le système financier japonais est relativement stable et bien organisé, mais la vigilance doit être de mise.

« Je continuerai à surveiller en niveau d’alerte élevé les répercussions de la récente chute des marchés boursiers sur le secteur financier japonais et sur l’économie réelle », a-t-il déclaré dans un communiqué.

ALERTE AU TSUNAMI

Nakagawa doit rencontrer des responsables de banques mercredi pour leur demander de ne pas ralentir l’activité de prêt.

Le gouvernement va aussi envisager un gel temporaire sur certaines ventes d’actions détenues par des structures publiques au Japon. L’Etat devrait en outre poursuivre la dérégulation les programmes de rachat d’actions des sociétés cotées.

Signe de l’inquiétude ambiante, le moral des consommateurs japonais est à nouveau tombé à un niveau sans précédent en septembre par rapport à il y a trois mois.

Le numéro deux du Parti libéral démocrate (PLD) du Premier ministre Taro Aso a indiqué que la coalition au pouvoir souhaitait un second collectif budgétaire d’ici la fin de l’exercice fiscal en cours (mars 2009).

Un premier collectif destiné à financer un plan de relance de 1.800 milliards de yens (12,9 milliards d’euros), mis au point avant la crise financière, pourrait être voté par le parlement dès cette semaine.

« Un gros tsunami est en train de frapper le continent américain et l’Europe. Après, il pourrait toucher le Japon et l’Asie », a déclaré le secrétaire général du PLD Hiroyuki Hosoda lors d’une conférence de presse.

« La taille du tsunami pourrait n’être que du dixième de ce qu’il a été aux Etats-Unis et en Europe du fait que les banques japonaises n’ont pas pris beaucoup de risques depuis l’éclatement de la bulle », a-t-il ajouté, en référence à l’éclatement de la bulle immobilière japonaise au début des années 1990, qui avait débouché sur une grave crise bancaire.

Version française Danielle Rouquié et Marc Angrand

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