Vladimir Poutine s’est montré favorable à l’ouverture de négociations bilatérales avec le Japon afin de trouver un terrain d’entente autour du conflit géopolitique des îles Kouriles.

Le président russe Vladimir Poutine lors d'une session plénière du Forum économique international XIX de St. Petersburg (©kremlin.ru)
Le président russe Vladimir Poutine lors d’une session plénière du Forum économique international XIX de St. Petersburg le 19 juin 2015 (©kremlin.ru)

Interrogé, ce samedi 20 juin, lors de la conférence de presse qui a fait suite au Forum Economique de St Petersbourg, le président russe Vladimir Poutine a insisté sur la nécessité d’aborder la question des îles Kouriles lors de sa prochaine visite au Japon, répondant ainsi positivement aux demandes de Shinzô Abe, qui déclarait cette semaine, vouloir résoudre ce contentieux « dès que possible ». Quatre îles de l’archipel Kouriles, annexées par l’URSS à la fin de la Seconde Guerre Mondiale puis réclamées par le Japon, ont toujours représenté un point de discordance dans les relations entre les deux pays. Ces dernières années, les diplomates japonais ont tenté de multiplier les opportunités de négociations dans le but de mettre un terme à 70 ans de frictions politiques. La rencontre à venir constitue donc un événement particulièrement significatif pour les deux pays. Plus d’un an après leur division causée par la crise ukrainienne, le Premier ministre japonais aura pour rôle d’entériner la dynamique de rapprochement initiée avec la Russie depuis fin 2014, rapprochement lié à d’importants enjeux économiques et géopolitiques.

En effet, la machine diplomatique internationale avait conduit Shinzō Abe à condamner les actions de Vladimir Poutine en Ukraine, en appliquant des sanctions économiques impactant fortement les exportations japonaises, qui ont chuté de près de 20% en Russie depuis l’été 2014. De plus, de nombreux partenariats cruciaux, concernant l’exploitation du gaz naturel à proximité des îles Kouriles, sont mis à mal. Les problématiques économiques viendront donc sans doute s’inviter à l’occasion de cette visite prochaine du président russe au Japon. La mission du Premier ministre nippon se révèle délicate dans la mesure où il doit parvenir à concilier fermeté politique et relations cordiales avec le voisin russe pour que la signature d’un traité de paix autour des îles Kouriles puisse enfin se concrétiser tout en maintenant sa ligne diplomatique, similaire à ses alliés américains et européens

Hugo Pelet Source : Japan Times, Asahi Shimbun

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1 COMMENTAIRE

  1. toujours prisonnière de l’alliance nippo-américaine (et des pressions US qui vont avec), la diplomatie japonaise a bien du mal à faire entendre une voix un tant soit peu indépendante

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