La semaine dernière, un homme de 71 ans avait causé la mort d’une autre personne par l’inhalation de la fumée et blessé 26 autres personnes en s’immolant dans un Shinkansen liant Tokyo et Osaka, dans la préfecture de Kanagawa. Si les Japonais craignaient un attentat à cause de l’actualité internationale, les raisons de l’homme sont différentes : il n’avait pu payer son loyer, accréditant ainsi la thèse du suicide.
Haruo Hayashizaki, l’homme qui s’est immolé, s’était déjà plaint auprès de son voisin que sa pension était trop maigre pour pouvoir subvenir à ses besoins et il avait aussi déjà fait appel à l’aide de l’assemblée de la circonscription de Suginami car il ne pouvait payer son loyer. Ceux de juin et de juillet devaient être réglés mardi dernier mais le paiement n’a pas été effectué. Il recevait une somme de 1770 euros environ tous les deux mois. S’il avait jusque-là réussi à payer tout ce qu’il devait, ce n’était plus le cas.
Mercredi dernier, les autorités ont trouvé un conteneur de 20 litres d’essence, laissant penser que c’est la substance utilisée par Hayashizaki pour s’immoler par le feu. Il aurait prévenu aussi quelques personnes de fuir avant de pénétrer dans le train et de se suicider.
Cet incident a changé quelques habitudes, notamment dans les annonces des trains : « signaler des objets suspects » a été remplacé par « signaler des actes suspects ». Après la panique créée, JR Tokai, le service de transports, a songé à plusieurs pistes. Fouiller les bagages serait une éventualité mais serait très compliqué à mettre en place, sans compter qu’environ 420 000 passagers utilisent leurs services chaque jour. Le temps et l’espace ne permettent pas ce genre de mesures, complètement irréaliste selon certains.
Cependant, les services de transport songent sérieusement à trouver de quoi parer ce type d’incidents à l’avenir. Peut-être prendront-ils exemple sur les services ferroviaires étrangers, comme l’Eurostar qui contrôle les bagages de ceux qui prennent place à bord du train (spécialement depuis les attentats en France), ou encore celui de la Russie qui utilise des détecteurs de métaux sur les bagages de ceux qui transitent entre les grandes villes du pays. Il s’agit en tout cas d’un nouveau défi à relever pour les responsables des services de transport, et pas seulement du JR Tokai.