Pour la première fois depuis la catastrophe de Fukushima en 2011, une centrale nucléaire a été remise en marche au Japon. Décision très attendue par l’industrie nipponne, la nouvelle est loin de faire l’unanimité parmi les citoyens japonais.
Ce mardi 11 août, le réacteur n°1 de la centrale de Sendai, située dans la préfecture de Kagoshima sur Kyûshû, a été relancé. Ce redémarrage est une véritable réussite pour Shinzô Abe qui a toujours œuvré pour le renouveau de la production d’énergie nucléaire sur l’archipel japonais.
En effet, en mars 2011, l’incident survenu à la centrale de Fukushima avait entraîné la fermeture immédiate de l’ensemble du parc nucléaire du Japon. Depuis 2013, l’actuel Premier ministre avait entrepris une politique de durcissement des normes de sécurité des centrales, dans l’optique de relancer au plus vite la production d’énergie nucléaire. Des travaux ont donc été effectués sur la plupart des sites pour sécuriser les infrastructures. Toutefois, le Japon doit renoncer à 15% de ses centrales, jugées trop anciennes et dangereuses, et dont le coût des travaux de réhabilitation serait trop important.
Quasi indispensable pour l’industrie de la 3e puissance économique mondiale, qui ne peut compter sur ses faibles ressources naturelles, le redémarrage de ce matin a été salué par une majeure partie des grandes entreprises japonaises.
Inversement, la décision de relancer la production d’énergie nucléaire n’était que peu soutenue par le peuple japonais. Selon un récent sondage du Mainichi Shinbun, environ 57% des Japonais s’opposent au redémarrage de réacteurs. Ce désaveu vient fragiliser une nouvelle fois la côte de popularité du Premier ministre, déjà affaiblie par la récente loi sur la sécurité.
Depuis que Shinzô Abe s’est montré favorable à la réouverture des centrales, plusieurs mouvements anti-nucléaires comme par exemple Sayônara Genpatsu («Adieu le nucléaire») se sont réunis pour désapprouver ce projet. Des dizaines de milliers de manifestants étaient alors mobilisés. Force est de constater que le mouvement a perdu de l’ampleur puisque seul quelques centaines de personnes se sont déplacées ce matin, pour contester le redémarrage du réacteur n°1 de la centrale de Sendai.
Le Japon sera donc disposé à commercialiser sa production d’énergie nucléaire dès septembre tandis que de nombreux autres réacteurs devraient être mis en en marche dans les prochains mois.