Le 19 septembre, le Parti Libéral Démocrate (PLD) a fait adopter, avec grande difficulté, les lois sur la défense malgré une forte opposition. Le mécontentement du côté des japonais se fait toujours plus forte comme en témoigne la côte de popularité du gouvernement en baisse.
Selon un sondage mené par l’agence Kyodo News, seulement 38,9% des personnes interrogées approuvent les actions du gouvernement de Shinzô Abe, alors que ce pourcentage était de 43,2% en août. L’enquête a eu lieu le lendemain de l’annonce de l’adoption de la réforme qui permet désormais aux Forces Japonaises d’Autodéfense d’intervenir plus facilement lors des conflits même si le Japon n’est pas directement menacé.
Yasuo Hasebe, enseignant en droit constitutionnel à la prestigieuse université de Waseda, a déclaré dans une interview pour le Asahi Shimbum que ce qu’a fait le gouvernement d’Abe « défie le concept de Constitution ». M. Hasebe explique que « si un gouvernement était réellement autorisé à changer l’article 9 de la Constitution […] alors il pourrait changer n’importe quelle interprétation de la Constitution ». Le professeur d’université était parmi les 120 000 personnes qui se sont retrouvées devant la Diète pour protester contre cette réforme. Shinzô Abe a justifié son action en expliquant qu’elle était nécessaire à cause des « changements touchant la sécurité autour du Japon ». Mais selon M. Hasebe, le PLD a échoué à expliquer clairement ce qu’étaient ces « changements ».
Bien que la nouvelle législation ait été votée, Yasuo Hasebe dit qu’il continuera à exprimer son opposition à travers les élections ou par d’autres moyens légaux.