Un plan quinquennal visant à promouvoir l’attribution de postes à responsabilité à des femmes a été adopté. Les nouveaux objectifs annoncés sont bien inférieurs à ce que l’on pouvait s’attendre compte tenu des efforts du gouvernement.
Le Forum Economique Mondial émet annuellement le Global Gender Gap Report. Cette publication classe les pays du monde en fonction de leur propension à respecter ou non l’égalité entre les hommes et les femmes, suivant des critères bien définis aussi bien socio-économiques que politiques. Chaque année, le Japon est une des rares grandes puissances à rester dans le bas du classement (101ème sur 145 en 2015).
Ne souhaitant plus être pointé du doigt pour ces statistiques défavorables et désireux de réveiller une main d’œuvre considérable dans un pays sujet à un fort déclin démographique, le gouvernement Abe a fait du travail des femmes une de ses priorités. Ainsi la promotion de Japonaises à des postes hiérarchiquement valorisés, dans le secteur privé comme dans l’administration, est devenue un élément clef des Abenomics.
Initialement, le gouvernement s’était imposé l’objectif ambitieux de 30% des postes de direction assurés par des femmes en 2020. Force est de constater que la donne a bien changé. Le nouveau plan quinquennal adopté cette semaine par l’équipe de Shinzô Abe voit le chiffre de 30% grandement minoré dans la mesure où il ne sera très probablement pas atteint.
Cette décision est la conséquence directe de la faible progression enregistrée en 2015 du nombre de Japonaises à des postes de responsabilité. À titre d’exemple, seuls 9,2% des postes de direction importants dans le secteur privé sont occupés par des femmes, 3,5% en ce qui concerne les ministères et les offices gouvernementaux.
Le cabinet du Premier ministre s’attelle désormais à encourager l’accès des femmes à des postes de direction moins valorisés notamment dans l’administration locale afin d’obtenir un minimum de résultats positifs.
Il ne sera jamais évident pour le gouvernement japonais de remettre en cause le modèle de domination masculine dans la société japonaise. Quasi institutionnalisé dans le monde du travail nippon, l’androcentrisme est le frein principal à toutes tentatives de féminisation des postes importants.