La Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a émis un avis favorable à la déclassification de documents de la DGSE (Renseignements extérieurs) saisis par un juge enquêtant sur la disparition d’un journaliste travaillant sur un présumé compte de Jacques Chirac au Japon.

Dans le Journal officiel de samedi sont parus également quatre autres avis de la CCSDN relatifs à l’explosion d’un stock de munitions sur la base militaire française d’Abidjan, au dossier du génocide Rwanda ainsi qu’au bombardement du camp militaire français de Bouaké en Côte d’Ivoire en 2004.

La CCSDN a émis un avis favorable à la déclassification de seize documents sur les dix-sept saisis le 4 juin au siège de la DGSE par le juge de Papeete Jean-François Redonnet qui enquête sur la disparition d’un journaliste indépendant, Jean-Pascal Couraud.

M. Couraud travaillait sur d’éventuels transferts de fonds entre une grosse entreprise de Polynésie française et un compte qu’aurait détenu M. Chirac. Ce journaliste a disparu dans des conditions mystérieuses le 15 décembre 1997.

Après la disparition du journaliste, le tribunal de Papeete avait d’abord conclu au suicide et prononcé un non-lieu en octobre 2002.

Mais l’enquête avait été rouverte en 2004 après le témoignage d’un ancien membre du Groupe d’intervention de la Polynésie (GIP, service d’ordre personnel de l’ancien président de la Polynésie française Gaston Flosse), affirmant avoir assisté à l’assassinat de M. Couraud par des membres du GIP, avant de se rétracter.

En décembre 2004, la famille du journaliste a déposé plainte contre X avec constitution de partie civile pour assassinat et complicité.

En mai 2006, Jacques Chirac avait démenti « catégoriquement » avoir jamais possédé un compte au Japon, estimant que ces « allégations » étaient « à rattacher à une campagne de calomnies » lancée avant la présidentielle de 2002.

La CCSDN a rendu également un avis favorable à la déclassification d’une note se rapportant au dossier de l’explosion d’un stock de munition à Port-Bouët en Côte-d’Ivoire, le 4 mars 2005, ayant fait 2 morts et plusieurs blessés parmi les militaires français.

Elle a rendu un avis partiellement favorable à la levée du secret-défense pesant sur des documents ayant trait au dossier du génocide rwandais.

Deux derniers avis ont enfin autorisé en partie la déclassification de documents demandés par la juge du tribunal aux armées de Paris chargée de l’information judiciaire ouverte pour « assassinats, tentatives d’assassinats, destructions » dans le cadre du bombardement du camp militaire de Bouaké le 6 novembre 2004.

Neuf militaires français avaient été tués, ainsi qu’un civil américain, lors du bombardement du camp français par deux Sukhoï 25 des forces loyalistes ivoiriennes.

Il revient maintenant au ministre de la Défense Hervé Morin de suivre ou non les avis rendus par la commission. Les quelque 120 avis déjà rendus par la CCSDN ont été suivis dans leur quasi-totalité par les ministres concernés.

AFP

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