Après la carte blanche à Lee Bae, le MNAAG invite un artiste japonais à imaginer pour le musée une création unique et éphémère. L’œuvre monumentale de l’artiste japonais Tanabe Shouchiku III est présentée dans la rotonde couronnant le musée et offrant une vue sur le ciel et le patrimoine de Paris.
Tanabe Shouchiku
Tanabe Shouchiku III représente la quatrième génération d’une lignée de maîtres vanniers japonais initiée en 1890. Né Tanabe Takeo en 1973, il reçoit le nom d’artiste de Shouchiku, signifiant en japonais « petit bambou ». Son savoir-faire lui est transmis par son père qui lui enseigne l’art traditionnel de la vannerie – part de l’art floral japonais (ikebana) – et il utilise une technique de tressage en grosses mailles, procédé traditionnel familial. Formé également à l’Ôsaka Craft High School et à l’université des arts de Tôkyô, il crée dans un style propre des objets utiles ou des formes pures, parfois en lien avec d’autres artistes, dont la laqueuse Sasai Fumie.
Tanabe Shouchiku III, qui innove dans une complète fidélité à une quête devenue adage familial – « En relevant de nouveaux défis on crée la tradition » –, donne également une dimension monumentale toute particulière à son art. Il a exposé dans de nombreuses galeries et institutions et son travail est présent dans plusieurs collections de musées tant au Japon qu’en Europe et en Amérique. Il s’agit de sa première exposition dans un musée en France.
En 2017, Tanabe Shouchiku III prendra le nom de Chikuunsai IV ou « nuage de bambou », quatrième du nom.
Le bambou mis à l’honneur
Quatrième sculpture végétale élaborée par Tanabe Shouchiku III, cette installation est réalisée à partir de 8000 tiges de bambou calibrées. Symbole de bon augure tout comme le pin ou le prunier, le bambou est une incarnation de l’esthétique japonaise. Il se dresse haut et droit, ses feuilles produisant dans le vent un son naturel et apaisant. L’artiste emploie exclusivement des tiges de bambou tigré (torachiku) ou de bambou noir, constamment réutilisées. Ces bambous ne poussent qu’en un endroit du Japon, où le sol leur confère ces tigrures uniques. Ces brins de torachiku parlent ainsi de l’enracinement en un lieu mais aussi de la virtualité inépuisable de leur déplacement dans le temps et dans l’espace.
Création sculpturale, proprement spatiale, l’installation évoque des formes organiques. Elle met en évidence cinq grands éléments japonais : la terre (chi), l’eau (sui), le feu (ka), le vent (fû), le vide (kokû). C’est dans ce dernier élément que l’artiste puise son inspiration, sa philosophie du vide s’inscrivant parfaitement dans l’espace dédié de la rotonde que l’artiste qualifie de « dôme du musée », situé au dessus de la bibliothèque historique et largement ouvert sur le ciel de Paris.
L’exposition est réalisée avec le concours de la galerie Mingei Japanese Arts.
Plus d’informations
Date : Dès maintenant et jusqu’au 19 septembre 2016
Lieu : Musée des Arts asiatiques Guimet, 6 place d’Iéna, Paris 16ème