Le Ministre des Affaires étrangères, Fumio Kishida, a annoncé que le Japon et la Russie se rencontreront mercredi 22 juin pour discuter d’un traité de paix qui n’a toujours pas été signé depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Le principal blocage dans les négociations vient d’un problème territorial dans les îles Kouriles du Sud, appelés Territoires du Nord par les Japonais.
Cette rencontre sera la seconde de ce type après celle d’octobre à Moscou. Le premier ministre Shinzô Abe et le Président Vladimir Poutine avaient aussi décidé en mai de relancer les négociations pour la paix et d’adopter une « nouvelle approche ».
Le Ministres adjoint des Affaires étrangères, Igor Morgulov, rencontrera Chikahito Harada, le Représentant du gouvernement japonais et Ambassadeur en charge des relations nippo-russes. Alors que Kishida « espère des discussions fructueuses et tournées vers l’avenir ».
Cette rencontre doit aussi préparer la visite de Abe en Russie. Il avait en effet été invité par le Kremlin lors de sa dernière entrevue avec Poutine à participer au Forum Économique de l’Est à Vladivostok en septembre prochain. On se souvient que les relations entre les deux dirigeants s’étaient refroidies suite à la crise en Crimée et que le Premier ministre japonais avait dû jongler entre suivre la communauté internationale et ménager la Russie pour espérer un accord. Mais la confiance semble être revenue.
Cet accord de paix est long à se dessiner puisqu’un conflit territorial oppose Tôkyô et Moscou à propos des îles d’Itouroup, de Kounachir, de Chikotan et des rochers Habomai. Les Russes affirment que ces îles font partie de l’archipel des Kouriles et donc appartiennent à la Russie alors que les Japonais réclament la souveraineté sur ces Territoires du Nord arguant qu’ils ne font pas partie de l’archipel. Le traité de San Francisco signé en 1951 par les États-unis et le Japon, mais pas par l’URSS, stipule que le Japon doit renoncer à toute prétention sur les îles Kouriles sans pour autant reconnaître la souveraineté russe.
Comme tous les conflits territoriaux, celui-ci risque de ralentir encore et encore les négociations et reste une épine dans le pied pour la diplomatie japonaise.