L’Agence météorologique du Japon craint que le pays ne connaisse une forte canicule cet été, similaire à celle de 2010, l’été le plus chaud jamais enregistré dans l’archipel.
Selon les représentants de l’Agence météorologique du Japon (JMA), les conditions atmosphériques de cette année sont similaires à celles d’il y a 6 ans. La prévision saisonnière de la JMA indique que les températures d’août pour l’Est du Japon devraient être de saison, mais que celles de l’Ouest du pays seront définitivement plus chaudes.
Au niveau mondial, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) a raporté que la température moyenne sur Terre en juin avait été de 16,4 degrés Celsius, soit 1,62 degré de plus que la moyenne, ce qui dépasse très légèrement le record de 2015. Selon les scientifiques, les températures de 2016 frôlent les niveaux que les accords mondiaux essaient justement d’éviter.
D’après les experts, ces températures s’expliquent par le réchauffement climatique causé par l’homme, mais aussi par le phénomène El Niño, qui réchauffe la surface de la mer, principalement dans la zone orientale du Pacifique équatorial. Mais celui-ci a cessé au printemps dernier pour laisser sa place à La Niña, qui abaisse la température de la surface de l’eau.
Ces deux phénomènes influencent cycliquement la météo au niveau mondial, créant sécheresses, inondations ou encore ouragans. La fin du cycle d’El Niño était censé apporter de la fraîcheur, car le phénomène climatique était extrême et expliquerait 40% des fortes chaleurs (« super El Niño »). Mais il n’en est rien, car les températures records (et les records de fonte de la calotte polaire) sont toujours là. 2017 devrait toutefois être plus fraîche grâce à l’action de La Niña.
Selon les Nations Unies, environ 100 millions de personnes seront affectées par l’impact combiné des deux phénomènes météorologiques d’ici à la fin de l’année. Plus de 60 millions d’individus, dont les deux tiers en Afrique, sont confrontés à des pénuries alimentaires dues à des inondations liées à El Niño. Pour répondre aux demandes humanitaires des pays affectés par le phénomène climatique, presque 4 milliards de dollars seraient nécessaires.
En ce qui concerne le Japon, les températures estivales dépendent aussi de la façon dont se déplace le courant d’air rapide subtropical proche du pays. Ainsi en 2010 il s’était aventuré bien plus au Nord que d’ordinaire, repoussant les anticyclones tibétain et pacifique l’un sur l’autre et les faisant se superposer pour créer une zone extrêmement chaude située sur le Japon. Espérons que cela ne sera pas le cas cette année.