Pour palier au vieillissement de sa population et au manque de main d’œuvre, le Japon fait appel aux pays en développement grâce au « programme de formation de stagiaires techniques » mis en place par l’Organisation japonaise pour la coopération dans la formation internationale. Mais ces « stagiaires » sont bien souvent exploités comme des travailleurs à bas coût.
En effet, selon une enquête du Ministère de la Santé, du Travail et de l’Assistance sociale, 3 691 entreprises sur les 5 173 contrôlées, soit 71%, n’ont pas respecté les lois du travail. Depuis le lancement de cette étude en 2003, les violations ont atteint des records en 2015 avec deux hausses consécutives.
Parmi les infractions les plus souvent relevées, le non respect du temps de travail arrive en tête avec 22,6%, 1 169 cas. Il est suivi à 20,8% par des infractions aux règles de sécurité sur le lieu de travail, 1 076 cas. Ensuite viennent les problèmes concernant les salaires avec en particulier la paie insuffisante des heures supplémentaires, 15%. Enfin 11,4% des employeurs n’ont jamais communiqué les conditions de travail aux « stagiaires ».
Dans de nombreux cas, ces travailleurs ont déjà fait plus de 100 heures supplémentaires par mois, limite considérée comme dangereuse pour les employés et pouvant entrainer la mort par excès de travail. Souvent ces heures sont payées bien en dessous des limites fixées par la loi. L’enquête a également permis de confondre une entreprise textile qui trafiquait ses comptes afin de faire croire que ses « stagiaires » étaient payés plus que le salaire minimum. Aussi, un « stagiaire » a trouvé la mort en manipulant un chariot élévateur alors qu’il n’avait pas de permis pour l’utilisation de ce genre d’engin.
Malgré des conditions difficiles et le manque total de considération de certains employeurs, les « stagiaires » sont de plus en plus nombreux chaque année à tenter l’aventure au Japon.