Dans sa lutte contre le crime organisé, le gouvernement Abe a annoncé ce 21 mars un nouveau projet de loi anti-conspiration controversé. Il permettra notamment de punir un individu se préparant à commettre un crime mais ne l’ayant pas encore fait. Une annonce qui a provoqué le rassemblement de près de 300 personnes devant le bureau du Premier Ministre, pour dénoncer « une pratique anti-constitutionnelle ».
Le Japon s’engage depuis plusieurs années à faire reculer le crime organisé, notamment grâce à divers projets de lois. On peut y imputer le recul du nombre de yakuzas dans le pays. Ce nouveau projet de loi validé par le gouvernement inclura une révision des lois sur la répression des crimes organisés et le contrôle des recettes provenant de crimes. Une révision que le Secrétaire Général du Cabinet, Yoshihide Suga, affirme indispensable que de telles mesures, aussi efficaces contre le terrorisme, soient en place avant les prochains Jeux Olympiques de 2020.
Avec ce projet, des charges de conspiration pourront être retenues à l’encontre de groupes d’au moins deux individus, dans lequel une ou plusieurs personnes auraient reçu des fonds, du matériel ou des locaux, afin de commettre un crime. Tout soutien envers le crime organisé sera punissable, tandis que des réductions de peines seront prévues pour ceux qui n’iraient pas jusqu’au bout de leur démarche.
Cette décision a eu pour conséquence le rassemblement de près de 300 personnes pour protester contre ce projet qu’ils considèrent comme anti-constitutionnel. Certains manifestants ont affirmé que si le projet de loi était adopté, les informations gênantes pour le gouvernement pourraient rester cachées, tandis que les citoyens seraient étroitement surveillés.