Le « gourou » de la finance japonais Yoshiaki Murakami, un ancien haut fonctionnaire devenu le gérant d’un populaire fonds d’investissement, a été condamné jeudi à deux ans de prison ferme pour délit d’initié par un tribunal de Tokyo.
Les magistrats lui ont également infligé une amende record de 1,15 milliard de yens (7 millions d’euros).
Yoshiaki Murakami, 47 ans, a été reconnu coupable d’avoir acheté des actions du groupe de médias Nippon Broadcasting System (NBS) fin 2004 et début 2005 tout en sachant que le portail internet Livedoor, dirigé à l’époque par un autre « golden boy » déchu, Takafumi Horie, s’apprêtait à lancer une offre publique d’achat contre NBS.
Grâce à cette opération illicite, M. Murakami, connu pour les méthodes agressives du fonds d’investissement qu’il avait créé en 1999 et pour ses campagnes en faveur des droits des actionnaires, aurait empoché une plus-value d’environ trois milliards de yens (20 millions d’euros).
Le procureur avait requis trois ans de prison ferme.
L’accusé, pour sa part, clamait son innocence.
Ce scandale a éclaboussé aussi le gouverneur de la Banque du Japon, Toshihiko Fukui, qui avait investi 10 millions de yens dans le fonds Murakami en 1999, avant de prendre, en 2003, la tête de la banque centrale.
M. Fukui a nié avoir commis une quelconque faute d’éthique et a refusé catégoriquement de démissionner, comme l’ont réclamé les partis d’opposition.
Yoshiaki Murakami a comparu libre tout au long de son procès, qui a duré de novembre à juin derniers.
Arrêté en juin 2006, il avait passé trois semaines en prison avant d’être libéré sous caution.
AFP